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couverture du livre la République de Platon

Résumé de La République (page 3)


Il faut viser l’unité, de manière à ce que la Cité se comporte comme un seul homme. De même que lorsqu’on prend un coup sur le doigt, c’est tout le corps qui souffre, l’idéal est que lorsqu’ il arrive à un citoyen un bien ou un mal quelconque, la cité toute entière partagera sa joie ou sa peine 1.


La communauté des biens a un autre avantage, particulièrement apprécié à l’époque des sycophantes, ces délateurs professionnels qui gagnaient leur vie en faisant des procès contre tel ou tel : le nombre des procès baissera significativement, si chacun n’a à soi que son corps 2.


Platon revient sur la bonne constitution : la monarchie, ainsi qu’il l’a dit antérieurement. Quel est cet homme, à qui il faudrait confier le pouvoir ? Il s’agit du philosophe :

Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu’on appelle aujourd’hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pas dans le même sujet, il n’y aura de cesse […] aux maux des cités ni à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite ne verra la lumière du jour 3.


Platon distingue deux types d’homme : l’homme de la pratique et le philosophe : Aux uns, il convient par nature de se mêler de philosophie et de gouverner dans la cité ; aux autres, de ne pas se mêler de philosophie, et d’obéir au chef 4.

Les hommes de la pratique aiment les spectacles et les arts ; leur curiosité est toute dans les yeux et les oreilles, et restent englués dans leurs opinions : ils aiment les belles voix, les belles couleurs, les belles figures, mais leur intelligence est incapable de voir et d’aimer la nature du beau lui-même 5. Le philosophe pour sa part accède à la connaissance, et est capable de s’élever jusqu’au beau lui-même et de le voir dans son essence 6.


Pour mieux comprendre la différence entre ces deux hommes, Platon distingue plus précisément, dans ce passage de la République, opinion et science.

Les choses se distinguent par leur mode d’être. Or ce qui est parfaitement peut être parfaitement connu, et ce qui n’est nullement ne peut être nullement connu 7. Entre les deux, se situent les choses qui sont et qui ne sont pas, une sorte de milieu entre ce qui est absolument et ce qui n’est pas du tout. Celles-ci sont connues par quelque chose d’intermédiaire entre la science et l’ignorance : l’opinion.

Si l’objet d’étude de la science est ce qui est, l’objet de l’opinion est l’apparence. Elle n’est donc ni science ni ignorance.

L’objet de l’opinion est la multitude des belles choses. Platon appelle « philodoxe » l’homme de l’opinion.

Livre VI

Platon a donc distingué deux types d’homme, le philosophe et le philodoxe :

Sont philosophes ceux qui peuvent atteindre à la connaissance de l’immuable, tandis que ceux qui ne le peuvent, mais errent dans la multiplicité des objets changeants, ne sont pas philosophes 8.


Il faut donc revenir à notre problème posé dans le livre précédent de la République : lequel d’entre eux doit devenir chef dans la cité ?

Autrement dit, puisque les gardiens sont ceux qui doivent veiller sur les lois et institutions, quels sont ceux que nous prendrons comme gardiens ?

Poser la question, c’est y répondre. Est-ce à un aveugle ou un clairvoyant qu’il faut confier la garde d’un objet quelconque ? La réponse s’impose d’elle-même : le philosophe est cet homme clairvoyant qui doit avoir le pouvoir. Car en quoi diffèrent-ils selon toi des aveugles ceux qui, privés de la connaissance de l’être réel de chaque chose, ne peuvent tourner leurs regards vers le vrai absolu et après l’avoir contemplé avec la plus grande attention, s’y rapporter pour établir ici-bas les lois du beau, du juste et du bon ? 9.

1 Ibid.
2 464d, 465c, p.220
3 473a-474a, p.229
4 474a-475a, p.230
5 476a-476e, p.232
6 Ibid.
7 476e-477d, p.233
8 484a-484d, p.241
9 Ibid.