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couverture du livre la Monadologie de Leibniz

Résumé de : La Monadologie

La Monadologie de Leibniz a été écrite en français en 1714. Leibniz définit la monade comme les atomes de la nature, les éléments du monde, les parties qui composent le tout. Il affirme les deux grands principes rationalistes, le principe de raison suffisante et le principe de non-contradiction, et montre pourquoi Dieu a créé le meilleur des mondes possibles.



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Leibniz définit la monade comme une substance simple, sans partie. L’existence des corps composés prouve l’existence des monades, puisque l’existence du composé prouve l’existence du simple. De ce fait, ce sont les véritables atomes de la nature 1.


A quoi peuvent ressembler ces parties absolument simples, les monades ?

En fait, elles n’ont ni étendue, ni figure. En effet, l’étendue étant divisible, les corps étendus ne sont pas absolument simples : de même, les figures sont divisibles (on peut couper, par exemple un triangle en deux) et ne peuvent caractériser que les corps complexes.

De même, les monades ne peuvent apparaître ou disparaître que tout d’un coup (par création ou par annihilation) : car point de dissolution à craindre pour un corps simple (seuls les corps complexes peuvent voir leurs parties se disjoindre) ni de formation (une partie venant s’adjoindre à une autre pour former un tout).

Aucun mouvement extérieur ne vient affecter une monade (là encore, du fait de leur simplicité, le mouvement consistant le plus souvent dans un changement de la disposition des parties entre elles). De ce fait, rien ne peut rentrer dans une monade. C’est ce qui amène à l’idée célèbre :

Les monades n’ont point de fenêtres, par lesquelles quelque chose y puisse entrer ou sortir 2.


La monade apparaît pour le moment encore comme quelque chose d’indéterminé, pas même comme une sorte de vide, puisque celui-ci occupe une certaine étendue.

Leibniz va alors essayer de donner un contenu à la monade, sans contredire sa simplicité, exercice périlleux s’il en est.


Il faut, tout d’abord, que les monades aient quelques qualités, autrement ce ne serait pas même des Etres 3.

Il le faut aussi pour que les monades puissent se distinguer les unes des autres ; Leibniz faisant référence ici à son principe des indiscernables, énoncé dans ses Nouveaux Essais à la suite du principe de raison suffisante, selon lequel il n’y a jamais dans la nature deux êtres qui soient parfaitement l’un comme l’autre 4.

Les monades n’ont pas de parties, mais elles ont des qualités.


D’autre part, si aucun mouvement extérieur ne vient affecter la monade, elle connaît, comme tout être créé des mouvements intérieurs, venant d’un principe interne.

Enfin, il faut qu’en elle se rencontre une pluralité d’affections et de rapports, quoiqu’il n’y en ait point de parties 5 : ce sont les perceptions.


La Monade est donc âme. La substance simple qui compose les différents corps est l’âme. En effet, la perception ne peut s’expliquer d’après les seuls corps physiques ou mécaniques. C’est là le sens du célèbre passage :

En feignant qu’il y ait une machine dont la structure fasse penser, sentir, avoir perception, on pourra la concevoir agrandie en sorte qu’on puisse y entrer comme dans un moulin. Et cela posé, on ne trouvera en la visitant au-dedans que des pièces qui se poussent les unes les autres, et jamais de quoi expliquer une perception 6.

On peut nommer également entéléchies ces monades ou âmes, du fait qu’elles ont une certaine perfection, en tant qu’elles sont elles-mêmes sources de leurs actions internes (entéléchie est un terme aristotélicien qui désigne un étant qui a atteint sa fin, donc qui a atteint une certaine perfection).


Leibniz note l’importance de la mémoire, qui vient organiser les perceptions, mais que nous partageons avec les animaux (tel ce chien battu qui s’enfuit dès qu’il voit le bâton avec lequel on a l’habitude de le frapper).

Mais c’est par la connaissance des vérités éternelles et nécessaires de la Raison que l’homme se distingue de l’animal.


Deux grands principes viennent diriger nos raisonnements : celui de contradiction (est vrai ce qui est contraire au faux) et celui de raison suffisante : rien ne se produit sans raison suffisante (ou encore : il y a une raison à toute chose).

1 Monadologie, GF-Flammarion, Paris, 1996, 3, p.243
2 7, p.244
3 8, p.244
4 9, p.244
5 13, p.245
6 17, p.246