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couverture du livre l'Esprit des Lois de Montesquieu

Résumé du livre De l'Esprit des Lois (page 2)


Montesquieu ne cherche pas les « meilleures » lois du point de vue de l’éthique, mais semble-t-il, les lois les plus efficaces (celles qui permettent à un régime politique de se constituer et de se maintenir en tant que tel).


Ce sont celles qui sont les plus adaptées :

- au régime politique voulu (démocratie, monarchie, despotisme, etc…)

- au physique du pays (climat, qualité, grandeur du terrain…)

- aux mœurs des peuples (religion, commerce, etc.)

C’est l’ensemble de ces facteurs que Montesquieu appelle esprit des lois :

J’examinerai tous ces rapports ; ils forment tous ensemble ce que l’on appelle l’esprit des lois 1.


Montesquieu va commencer par examiner le rapport des lois au régime politique voulu. Cela fait l’objet du livre II de l’Esprit des Lois.

Livre II : des lois qui dérivent directement de la nature du gouvernement

Montesquieu distingue dans l'Esprit des Lois trois types de gouvernements : le républicain, le monarchique et le despotique.

Il définit le républicain comme celui où le peuple (ou une partie) a la souveraine puissance 2.

Le monarchique est celui où un seul gouverne, mais par des lois fixes.

Enfin le despotique est celui où un seul, sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et ses caprices 3.

Examinons les lois qui découlent immédiatement de la nature de ces trois gouvernements, c’est-à-dire les premières lois fondamentales.


Commençons par la république. Celle-ci est soit une aristocratie (une partie du peuple est souveraine), soit une démocratie (tout le peuple est souverain). Aristocratie et démocratie ne s’opposent donc pas essentiellement, puisque ce ne sont que deux espèces différentes d’un même genre de régime politique.

Dans une démocratie, le peuple est à la fois monarque et sujet. Il est monarque par ses suffrages qui sont ses volontés 4. De ce fait, les lois qui établissent le droit de suffrage sont fondamentales dans ce gouvernement 5.

C’est pourquoi à Athènes, par exemple, un étranger qui se mêlait à l’assemblée du peuple, et qui prenait part au vote, était puni de mort.

De même, on comprend à présent pourquoi il est essentiel dans une démocratie de fixer le nombre des citoyens qui forment les assemblées ; autrement, on ne sait pas si le peuple aura voté, ou seulement une partie. Le fait de ne pas avoir fixé ce nombre fut l’une des multiples causes de la chute de Rome.


Le peuple, dans son ignorance, saura-t-il choisir ses représentants ? Montesquieu repousse cet argument classique contre la démocratie. L’histoire nous prouve que le peuple sait discerner le mérite d’un homme, et élire les meilleurs. De même qu’on sait discerner un bon général d’un mauvais en se basant sur le nombre de leurs victoires respectives, on peut déterminer si un homme politique est compétent ou non, en se fondant sur quelques faits simples connus de tous.

Ainsi par exemple, les romains avaient le droit d’élire les plébéiens (issus des rangs du peuple) ou les patriciens (issus des riches familles). Or le peuple n’élut jamais les plébéiens, qui auraient pu lui apporter des avantages.

Montesquieu détaille les différents modes de scrutin : par le hasard (le « sort ») ou par le choix, secret ou public. Le vote secret fut là encore une des causes de la chute de Rome, car on ne peut plus dans ce cas de figure éclairer le peuple en révélant publiquement pour qui votent les gens éclairés.


Dans une aristocratie, la souveraineté réside entre les mains de plusieurs personnes.

Montesquieu juge sévèrement ce régime politique : C’est un gouvernement qui a déjà établi les distinctions les plus affligeantes 6.

La meilleure aristocratie est celle où la partie du peuple sans souveraineté est si petite et pauvre que la partie dominante n’a aucun intérêt à l’opprimer 7.

C’est ce qui fait que plus une aristocratie approchera de la démocratie, plus elle sera imparfaite, et elle le deviendra moins, à mesure qu’elle approchera de la monarchie 8.

1 ibid.
2 livre II, chap.1, p. 97
3 ibid.
4 livre II, chap.2, p.98
5 ibid.
6 livre II, chap. 3, p.105
7 livre I, chap. 3, p. 107
8 ibid., p.108