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couverture du livre le Crépuscule des Idoles de Nietzsche

Résumé du Crépuscule des Idoles (page 3)

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L’Eglise nous enjoint de devenir bourreau de nous-même, et prône la castration comme remède aux passions : L’Eglise combat les passions par l’extirpation radicale : sa pratique, son traitement, c’est le castratisme 1. Or nous n’admirons plus les dentistes qui arrachent les dents pour qu’elles ne fassent plus mal 2.


Ce traitement radical pour corriger les excès des passions, a quelque chose de nihiliste : Attaquer la passion à la racine, c’est attaquer la vie à sa racine : la pratique de l’Eglise est nuisible à la vie…. Nietzsche propose une autre attitude : la spiritualisation des passions : La spiritualisation de la sensualité s’appelle amour : elle est un grand triomphe sur le christianisme 3.


Le libre arbitre n’est qu’une simple invention théologique afin de rendre les hommes responsables de leurs actes et de pouvoir les punir : La doctrine de la volonté a été principalement inventée à fin de punir, c’est-à-dire avec l’intention de trouver coupable. 4 De ce fait, le christianisme est une métaphysique du bourreau 5.

La morale a pour effet d’appauvrir la diversité des hommes, en les réduisant tous à un seul modèle ; elle traduit d’autre part l’orgueil du moraliste, qui choisit pour modèle sa propre personne :

La réalité nous montre une merveilleuse richesse de types, une exubérance dans la variété et la profusion des formes, et n’importe quel pitoyable moraliste des carrefours viendrait nous dire : « Non ! l’homme devrait être fait autrement » ? Il fait son propre portrait sur les murs et il dit : « Ecce homo ! 6.


Le moraliste prétend juger le monde, les esprits, prétend dépasser ce qui est pour édicter ce qui devrait être. Or un tel jugement de valeur est impossible : On fait partie de Tout, on est dans le Tout, -il n’y a rien qui pourrait juger, mesurer, comparer, condamner notre existence, car ce serait là juger, mesurer, comparer et condamner le Tout… Mais il n’y a rien en dehors du Tout ! 7.

La morale s’oppose à la vie : morale et monde sont inconciliables (de là la nécessité d’un arrière-monde) : L’idée de « Dieu » fut jusqu’à présent la plus grande objection contre l’existence… Nous nions Dieu, nous nions la responsabilité en Dieu : par là seulement nous sauvons le monde 8.


Le philosophe doit donc se placer par-delà le bien et le mal, dépasser la morale, et comprendre qu’ il n’y a pas du tout de faits moraux 9.


Nietzsche accorde une grande importance à l’art. L’ivresse du créateur, qu’il s’agisse de l’ivresse sexuelle, de la fête, de la lutte, de la cruauté, du printemps, de l’alcool ou de la volonté lui permet de retrouver le sentiment de force accrue et de plénitude 10.

L’artiste entre en résonance, loin de toute morale, avec le caractère tragique de l’existence : Sous l’emprise de ce sentiment, on s’abandonne aux choses, on les force à prendre de nous, on les violente 11. Dans cet état tout devient pour l’homme la joie en soi 12.

Vivre en artiste, c’est là un tout autre mode d’existence que le moraliste. Celui-ci a au contraire une façon de se comporter qui appauvrirait, amincirait, anémierait toutes choses 13. Pour lui, c’est une nécessité de s’emparer des choses, de les consumer, de les rendre plus maigres 14.


L’artiste cherche la beauté du monde. Il doit garder à l’esprit que c’est l’homme qui projette cette beauté sur le monde. De même, rien n’est laid, sinon l’homme qui dégénère : Ce qui rappelle de près ou de loin la dégénérescence provoque en nous le jugement « laid » 15 (chaque indice d’épuisement, de lourdeur, de vieillesse, de fatigue…).

1 p.98
2 p.97
3 p.99
4 p.110
5 p.111
6 p.102
7 p.112
8 ibid.
9 p.113
10 p.132
11 ibid.
12 p.133
13 ibid.
14 ibid.
15 p.141
16 p.87