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photo d'Adrien Petit

Adrien Petit

Paris

Nous découvrons ici le parcours d'Adrien Petit, spécialisé en neurologie, qui prépare les concours pour devenir enseignant.

Etudes, lectures, projets... Voici son témoignage !


Pouvez-vous vous présenter ? Que faites-vous actuellement ?

Bonjour, je m’appelle Adrien Petit. Je suis actuellement en reprise d’études pour devenir professeur de philosophie et faire de la recherche dans les sciences de l’éducation.

Je me suis spécialisé en neurologie grâce à ma dernière année d’études, et je crois fermement que la philosophie, si elle veut se régénérer, toucher davantage le public, et résoudre ses contradictions, doit pouvoir s’appuyer sur cette matière solide qu’est le cerveau. Par exemple, la dualité entre l’âme et le corps, ou plutôt entre les émotions et la raison, a été résolue par la neurologie il y a déjà 20 ans !

En plus de résoudre la dualité entre le corps et l’âme, la neurologie nous apprend que chacun dispose d’une curiosité unique, une capacité à comprendre certains phénomènes plutôt que d’autres.

Chacun perçoit le monde à sa façon et chacun vit des situations temporellement et localement uniques, et peut en tirer une sagesse à partager avec les autres.

Finalement, la neurologie nous rappelle que nous sommes faits pour embrasser le monde qui nous entoure de notre regard, et que chacun devrait être encouragé à suivre ses élans de curiosité. C’est pour cela que j’aimerais apporter cette philosophie dans le monde de l'éducation.

Quel souvenir gardez-vous de vos études ? De vos professeurs ?

Je me souviens surtout des réorientations ! A l’origine, j’ai fait du Droit pour devenir avocat pénaliste, spécialisé en criminologie. Mon but était de comprendre les criminels et surtout ce qui les motivait. J’ai ensuite étendu cette recherche à la prison et aux politiques carcérales, me réorientant en Sciences-politiques pour la troisième année de ma licence et mon Master 1. Et finalement, j’ai rejoint un Master 2 de Philosophie parce que j’avais envie de réfléchir au rôle de nos émotions dans nos croyances et dans nos actes, et de comprendre ce qui constituait notre identité.

J’ai eu des relations différentes avec mes professeurs selon la discipline et l’université que je fréquentais. J’étais d’abord à Assas, avec des professeurs exigeants et parfois un peu lointains pour nous autres étudiants. J’ai ensuite été à Nanterre, ce qui s’est révélé être l’inverse en termes de pédagogie : nous pouvions tutoyer les professeurs et ils étaient plutôt indulgents ! Enfin, j’ai fait mon M2 à la Sorbonne (ETHIRES), un bel équilibre entre ces deux tendances.

Quel est le livre de philosophie qui vous a particulièrement passionné ? L'auteur pour qui vous avez eu un véritable coup de foudre ?

Je crois que le livre de philosophie qui m’a vraiment impressionné, c’était le Discours sur les origines et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, de Jean-Jacques Rousseau. Déjà, il y avait la langue française, mise à l’honneur, particulièrement agréable à lire avec de longues phrases mélodieuses. Et il y avait cette façon d’essayer de remonter jusqu’à l’état de nature, de faire des hypothèses sur la création du langage, sur les sentiments… Comme un scientifique, mais un scientifique de l’humain qui travaille grâce à son imagination et ses ressentis.

Je n’ai pas eu d’auteur pour lequel j’aurais eu un coup de cœur. Pour tout avouer, j’ai beau avoir adoré Rousseau, je lui reproche, comme à la plupart des philosophes, de n’avoir pas su mettre en accord sa philosophie et son comportement. C’est difficile d’être philosophe, et en particulier de s’appliquer son propre système.

C’est aussi difficile d’être philosophe, de pouvoir consacrer du temps à se poser des questions, lorsqu’on ne vient pas d’un milieu aisé, or la plupart des philosophes étaient des rentiers, ou du moins, des chanceux ! Et je regrette de ne pas avoir retrouvé cette conscience de la chance et cette volonté de parler à tous, de se confronter aux autres êtres humains.

Avez-vous déjà essayé d'écrire ? Pourriez-vous nous parler de vos créations ?

J’ai toujours rêvé d’écrire. J’ai toujours eu envie d’écrire à la fois de la philosophie et de la littérature. Encore fallait-il que je trouve ce que j’avais envie d’écrire ! C’est venu avec le temps, après une multitude d’essais, de remises en question, d’ébauches de textes… Actuellement, je travaille sur un roman, sur une histoire qui se déroule à la préhistoire et expliquerait comment, si nous les humains étions faits pour aimer, nous nous serions écartés de notre nature.



Merci Adrien, pour ce témoignage !

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