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portrait de Platon

Platon

Philosophie antique

Platon (424-347 av. J.-C.) est un philosophe grec d’Athènes. Disciple de Socrate, il rédige une série de dialogues mettant en scène celui-ci. On trouve dans les dialogues tardifs tels que la République la célèbre doctrine platonicienne des Idées, qui distingue deux réalités, le monde sensible, celui que nous voyons et le monde intelligible, ou monde des Idées. Il fut vendu comme esclave par le tyran Denys de Syracuse, puis libéré. Il fonda une école, l’Académie, et Aristote fut son disciple.


Les œuvres de Platon résumées sur ce site

la République de Platon

La République

Dans La République, Platon imagine les principes qui régiraient une Cité idéale. C'est l'occasion pour lui d'exposer la célèbre doctrine platonicienne des Idées.

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le Banquet de Platon

Le Banquet

Au cours d'un banquet, Socrate et les autres convives décident de prendre la parole tour à tour pour essayer de définir ce qu'est l'Amour.

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Commentateurs

couverture du livre

Le Parménide de Platon ou le jeu des hypothèses Alain Séguy-Duclot

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couverture du livre

Sur le Banquet Léo Strauss

Léo Strauss propose ici une relecture originale du Banquet, nous amenant à redécouvrir ce chef-d'œuvre de Platon. En savoir +


Bibliographie

Voici les livres incontournables si vous souhaitez mieux comprendre la pensée de cet auteur :

Boutroux E., Leçon sur Platon, Editions universitaires, Paris, 1990
Brisson L., Platon, les mots et les mythes, la Découverte, Paris, 1994
Dixsaut M., Platon et la question de la pensée, Vrin, Paris, 2000
Goldschmidt V., Platonisme et pensée contemporaine, Vrin, Paris, 1990
Pradeau J.F., Platon, l’imitation de la philosophie, Flammarion, Paris, 2009
... + d'auteurs

Vidéos recommandées

Conférences, colloques, émissions de radio... voici 10 vidéos qui vous aideront à mieux comprendre la pensée de Platon.

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Contributions

photo de Marius Mercier Le communisme platonicien Marius Mercier

Qu'est-ce qui définit le communisme platonicien ? Peut-on le rapprocher de celui de Marx ? En savoir +

Biographie détaillée : vie de Platon

Jeunesse

Platon naît à Athènes en 428 av. J.-C., peu après la mort de Périclès, dans une riche famille aristocratique, des propriétaires terriens liés au parti oligarchique au pouvoir.

« Platon » n’est peut-être qu’un surnom (qui vient de Platos « largeur ») qui lui aurait été donné car il était large d’épaule. Il était beau et fort, selon Epictète. Il aurait d’ailleurs participé aux Jeux olympiques et aux Jeux isthmiques en tant que lutteur, et aurait remporté deux prix.

Selon Diogène Laërce, dans sa jeunesse il était réservé et sage au point qu’on ne le vit jamais rire aux éclats.

Il se consacre d’abord à la poésie, écrit des tragédies, des vers lyriques, etc. Il s’initie à la peinture et à la musique. Il est l’élève de Théodore de Cyrène, le précepteur de Socrate.

L’apprentissage de la philosophie

Puis à 20 ans, il rencontre Socrate, et se tourne vers la philosophie. Il brûle toutes ses œuvres et abandonne l’idée de concourir pour la tragédie grecque.

Il devient le disciple de Socrate durant neuf ans, de -408 à -399, jusqu'à la condamnation à mort de celui-ci.

Selon Diogène Laërce, on raconte que Socrate eut un songe : il vit sur ses genoux un cygne qui se couvrit de plumes et s’envola. Le lendemain, Platon vint se joindre à lui comme disciple. Et Socrate déclara que Platon était l’oiseau qu’il avait vu en songe.

Il commence à écrire ses dialogues, mettant en scène Socrate, du vivant de celui-ci. A la suite de la lecture publique de l’une de ses œuvres, le Lysis, son maître s’écrie : Que de choses ce jeune homme me fait dire auxquelles je n’ai jamais pensé !.

Socrate

Socrate pratique la maïeutique, ou l’art d’accoucher les esprits : il ne leur impose aucune idée, mais les presse de questions jusqu’à ce qu’une idée se forme en leur esprit.

Il est souvent ironique à l’égard de ses interlocuteurs, car ils croient savoir quelque chose, tandis que Socrate pour sa part sait qu’il ne sait rien. Par ses questions déconcertantes, il leur révèle l’inanité de leur prétendu savoir. 

On nomme « dialectique socratique » cette manière de poser des questions pour progresser dans la recherche de la vérité. 


Les premiers dialogues de Platon sont consacrés à la recherche de l’essence. Ce sont des questions de définition : « Qu’est-ce que X ? ». Par exemple, dans l’Euthyphron, qu’est-ce que le pieux ? Dans l’Hippias majeur, qu’est-ce que le beau ? 

Il développe une critique acerbe des sophistes : il leur reproche de se faire payer, de n’avoir développé qu’une simple rhétorique et non une authentique sagesse, d’abandonner la recherche de la vérité pour un simple subjectivisme (qu’exprimerait la formule de Protagoras l’homme est la mesure de toute chose).   

la statue de Platon à l'Académie d'Athènes
La statue de Platon à Athènes, devant l'Académie

Cette période dure neuf ans, à l’issue de laquelle Socrate est condamné à mort par un tribunal athénien pour « corruption de la jeunesse ». On considérait en effet avec méfiance le fait de philosopher, comme un moyen de propager des idées dangereuses dans la Cité.

Malade, Platon n'assista pas à la mort de Socrate. Pensant qu’il pourrait lui-même être arrêté, il fuit Athènes, avec quelques autres disciples, et se réfugie à Mégare, une ville située à quelques dizaines de kilomètres de là.

La théorie des Idées

Il s’attacha alors à Cratyle, un disciple d’Héraclite, mais aussi à Hermogène, qui lui transmit la sagesse des Eléates et en particulier de Parménide. Il faut remarquer que selon Aristote, Platon fut disciple de Cratyle avant d’être l’élève de Socrate, mais pour Diogène Laërce et d’autres historiens, c’est le contraire.

Ces diverses influences nourrissent sa réflexion. Il retient en particulier d’Héraclite que le monde sensible, celui que nous percevons, est soumis à un changement permanent, et que rien de fixe ne demeure (on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve). Il découvre les apories du mouvement soulevées par les Eléates, et l’intérêt de Parménide pour la question de l’être et du non-être.

Voici ce que dit Diogène Laërce de ces diverses influences philosophiques : Il fit une synthèse des théories de Pythagore, d’Héraclite et de Socrate, prenant à Héraclite sa théorie de la sensation, à Pythagore sa théorie de l’intelligence, à Socrate sa politique.


Platon développe alors sa propre doctrine, qui repose sur un dualisme entre deux réalités, le monde sensible et le monde intelligible : la théorie des Idées

Le monde sensible change, se dégrade, périt. Il faut donc imaginer une seconde réalité, éternelle, incorruptible, qui contient les Idées ou essences. Par exemple, dans le monde sensible, un beau garçon vieillit et meurt, mais l’Idée de Beau, dans le monde intelligible, reste éternelle. 

L’Idée suprême est l’Idée du Bien. Nous avons contemplé les Idées dans une vie antérieure, et nous nous en souvenons par réminiscence

Platon continue à se servir de Socrate comme d’un porte-parole pour sa théorie, alors que le vrai Socrate n’a jamais soutenu une telle idée. 


En 395 av. J.C., de retour à Athènes, il prend part à la guerre contre Corinthe, comme cavalier, et qui se solde par une défaite des athéniens contre Sparte.

Les voyages

En 390, il voyage : il se rend en Egypte, où il rencontre les prêtres du haut clergé.

Mais il n’est pas sûr que ce voyage ait réellement eu lieu, car Platon ne semble développer qu’une connaissance indirecte et limitée de l’Egypte.

Il voyage également en Italie du Sud, à Tarente, où il rencontre des pythagoriciens (Philolaos de Crotone, Archytas de Tarente…). Il découvre cette doctrine, qui lui montre que sous la réalité sensible se dissimule une autre réalité, mathématique et permanente, celle du nombre.


Il se rend ensuite en Sicile. Platon avait abandonné de bonne heure la vie politique, en raison des excès de la dictature des Trente, et de la condamnation de Socrate. Ce non sans regret, puisque pour lui la vie politique apparaît comme le couronnement de la vie philosophique.

Platon voit en Sicile l’occasion de se consacrer à la politique. Il essaie en vain de convaincre Denys, le tyran de Syracuse, d’adopter certaines réformes, d’inspiration philosophique. Mais il échoue, et finit par se brouiller avec celui-ci.


Ainsi que le relate Diogène Laërce : Platon s’entretint avec lui de la tyrannie, et lui répétait constamment que ce qui n’était utile qu’à un homme n’était pas un bien, si cet homme n’était pas très vertueux. Par là il offensa Denys, qui se mit en colère et lui dit : « Tu me tiens des discours de vieillard ! » — « Et toi des discours de tyran », répliqua Platon. Là-dessus, plus irrité que jamais, le tyran s’élança pour le faire périr, mais sur la sollicitation de Dion et d’Aristomène, il se contenta de le remettre aux mains du Spartiate Pollis, qui se trouvait pour lors en ambassade en Sicile, pour le faire vendre comme esclave.

Platon, réduit à l'état d'esclave, est racheté et libéré par un disciple de Socrate, Annikeris.

Celui-ci refusant d’être remboursé, l’argent de la rançon est utilisé pour acquérir à Athènes un terrain. Sur ce terrain une école est fondée. Comme elle est située près du sanctuaire du héros Académos, elle est appelée pour cette raison l’Académie.

L’Académie

Platon enseigne pendant quarante ans dans cette école qu’il a fondée.

Elle accueillit et forma des élèves aussi prestigieux qu'Aristote, Démosthène, Théophraste, Xénocrate...

Les matières étudiées ? La philosophie, bien sûr, mais aussi la mathématique, ou l’astronomie, deux disciplines considérées comme reines par Platon. Celui-ci avait d’ailleurs fait graver sur le fronton de l’Académie cette phrase : Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre.

La zoologie, la botanique étaient peut-être également enseignées.

C'est la première école philosophique organisée comme une université, au sens moderne du terme, avec un règlement, des logements pour les étudiants, une bibliothèque, une salle de conférence, etc.

L’enseignement oral était considéré comme le plus important. Seul un intérêt limité était accordé à la transmission écrite.

En -366, Aristote entra à l'Académie, à l'âge de dix-sept ans, pour vingt années d'études.

Selon Diogène Laërce, Cet Aristote fut le seul […] à écouter Platon lisant son traité de l’âme, tous les autres auditeurs s’en allèrent avant la fin.

L'école a subsisté pendant neuf siècles, jusqu'au règne de l'empereur byzantin Justinien, qui y mit un terme en 529.

La politique

A la mort de Denys I, Dion, le beau-frère du tyran, lui propose de venir pour éduquer son successeur, Denys II.

Platon vient de terminer la République en -372, un ouvrage dans lequel il réaffirme la nécessité de confier le pouvoir politique au philosophe roi. Il voit là encore l’occasion de mettre ses principes à exécution, et de mettre en place un pouvoir authentiquement philosophique.

Mais Dion est soupçonné de complot par Denys II, et Platon, sur lequel s’abat également la méfiance royale, est détenu un an en prison.


C’est en -360 qu’eut lieu le troisième et dernier voyage politique de Platon en Sicile. Rappelé par Denys II, Platon, âgé de soixante-huit ans, confie l'Académie à l'un de ses disciples et se rend à Syracuse. Mais là encore, les relations avec le tyran furent conflictuelles, et seule l’intervention d’un navire de guerre envoyé par le pythagoricien Archytas permit de le libérer.

Mort et influence

Vers la fin de sa vie, il semble que Platon délivra un enseignement beaucoup plus pythagorisant, centré sur les mathématiques et les Nombres Idéaux.

Il avait d'ailleurs acheté à prix d'or trois ouvrages concernant les travaux de Pythagore lors de son dernier voyage en Sicile, ce qui lui a permis d'approfondir sa connaissance de cette doctrine.


Platon mourut à Athènes en 347 av J.C, au cours d'un repas de noces. Il était alors plongé dans la rédaction de l’ouvrage Les Lois.

Après sa mort, il fut divinisé, et considéré comme un fils du dieu Apollon.

Les œuvres de Platon ont toutes été conservées. Néanmoins, au Moyen Age, peu d’entre elles étaient traduites en latin, et donc seules quelques-unes étaient lues à cette époque (en particulier le Timée).

Toutes sont des dialogues, à l’exception de l’Apologie et les lettres. On les classe communément en trois catégories : les dialogues de jeunesse, de maturité et de vieillesse.

Principaux ouvrages

Gorgias, GF Flammarion, Paris, 1993
Ménon, GF Flammarion, Paris, 1993
Apologie de Socrate, GF Flammarion, Paris, 1999
Le Banquet, GF Flammarion, Paris, 2007
La République, GF Flammarion, Paris, 2002
Phèdre, GF Flammarion, Paris, 2012
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