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vie et œuvre d'Aristote

Aristote

Philosophie antique

Aristote (384-322 av. J.-C.) est un philosophe grec. Disciple de Platon, il prend ses distances avec la pensée de celui-ci et fonde une école, le Lycée. Sa soif de savoir est immense : il s’intéresse à plusieurs disciplines, comme la logique, l’éthique, la politique, la physique, etc. et pose les premiers fondements de certaines d’entre elles. Il fut précepteur d’Alexandre le Grand. Son œuvre a eu une grande postérité, et a été transmise par la tradition arabe puis chrétienne.


Les œuvres d'Aristote résumées sur ce site

la Métaphysique d'Aristote

La Métaphysique

Dans la Métaphysique, Aristote définit la philosophie première, et la science de l'être en tant qu'être. Il démontre la nécessité de l'existence d'un premier moteur.

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l'Ethique à Nicomaque d'Aristote

L'Ethique à Nicomaque

Quel est le souverain bien, le bien suprême ? Il s'agit du bonheur, mais Aristote montre que les hommes divergent sur les moyens pour atteindre ce but

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de l'Ame d'Aristote

De l'Ame

Qu'est-ce que l'âme ? De quoi est-elle composée ? Quels sont ses rapports avec le corps ? Aristote tente de répondre à ces questions dans ce livre.

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la Physique d'Aristote

La Physique

Qu'est-ce que le hasard, le mouvement, l'infini ? Tels sont les problèmes auxquels Aristote s'attelle dans cet ouvrage

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la Poétique d'Aristote

La Poétique

Aristote expose ici les règles que doit suivre une œuvre d'art pour être belle, et s'attache à définir l'art comme une sorte d'imitation (mimesis)

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Commentateurs

couverture du livre

Dieu sans la puissance : Dunamis et energeia chez Aristote et chez Plotin Gwenaëlle Aubry

Comment est-on parvenu à l'idée d'un Dieu tout puissant ? En quoi Aristote soutenait-il une autre conception, disparue à jamais sous l'influence de Plotin ? En savoir +

Bibliographie

Voici les livres incontournables si vous souhaitez mieux comprendre la pensée de cet auteur :

Aubenque P., Le problème de l’être chez Aristote, PUF, Paris, 2005
Goldschmidt V., Temps physique et temps tragique chez Aristote, Vrin, Paris, 1982
Gobry I., la Philosophie pratique d’Aristote, Presses universitaires de Lyon, Lyon, 1995
Granger G.G., la Théorie aristotélicienne de la science, Aubier, Paris, 1976
Jaeger W., Aristote, fondements pour une histoire de son évolution, l’Eclat, Paris, 1997
... + d'auteurs

Vidéos recommandées

Conférences, colloques, émissions de radio... voici 10 vidéos qui vous aideront à mieux comprendre la pensée d'Aristote.

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Contributions

photo de Dorian Lacaze La phronesis [φρονεσις] Dorian Lacaze

Une réflexion sur la notion de phronesis, en particulier chez Aristote... En savoir +


Biographie détaillée : la vie d'Aristote

A l’Académie

Aristote naît en 384 av. J.C. à Stagire en Macédoine. Son père est le médecin du roi, mais meurt lorsqu’Aristote a 11 ans. Il est élevé par son beau-frère.

Selon Diogène Laërce, il avait la voix grêle, les jambes menues, les yeux petits; il était toujours bien vêtu, portait des anneaux aux doigts, et se rasait la barbe. Il aurait souffert également de bégaiement ou d’un cheveu sur la langue.


Sa soif de connaissance amène Aristote à partir étudier à Athènes à l’âge de 17 ans, vers -367. Après un essai infructueux à l'école d'Isocrate, il se tourne vers l’Académie de Platon. Celui-ci se trouve à ce moment-là en Sicile, pour essayer en vain de mettre en application ses principes politiques.

Pendant vingt ans, jusqu’en -347, Aristote suit l’enseignement de Platon. Brillant élève, il devient son assistant.

Admiratif, Platon le surnomme l’intelligence de l’école et lui donne le droit d’enseigner la rhétorique.

D'ailleurs, Diogène Laërce nous rapporte que cet Aristote fut le seul […] à écouter Platon lisant son traité de l’âme, tous les autres auditeurs s’en allèrent avant la fin.

Il nous dit aussi de ce travailleur infatigable qu'en dormant il tenait dans la main une boule de cuivre au-dessus d'un bassin, afin qu'en tombant dans le bassin elle le réveillât.


Durant cette période il écrit 19 ouvrages de philosophie platonicienne, dont l’Ethique à Eudème. Certains d’entre eux étaient des dialogues, aujourd’hui perdus.

la statue d'Aristote à Stagire
La statue d'Aristote à Stagire, en Grèce

Mais il commence au bout de quelques années à rejeter certains aspects de la pensée de Platon. Ce dernier le remarque : Aristote a fait envers moi comme un poulain qui regimbe contre sa mère.

Même si aucune chronologie n’est certaine, on estime qu’il rédige alors, à partir de -350, certains livres de la Physique, le troisième livre du traité De l'âme, certains livres de la Métaphysique, et le début de la Politique.


En 347, Platon meurt. Qui va lui succéder, à la tête de l’Académie ? La question se pose. Pourtant ce n’est pas Aristote qui est choisi, mais Speusippe, le neveu de Platon.

Les voyages

Dépité, Aristote part avec Xénocrate et Théophraste, deux condisciples, à Assos, en Troade. Là, il fonde une sorte de filiale de l’Académie. Sa curiosité pour le monde naturel transparaît à travers les nombreuses observations qu’il fait à cette époque de la faune qui l’entoure.

Lorsque le roi local est exécuté par les Perses, il se réfugie à Mytilène, dans l’île de Lesbos, où il est accueilli par Théophraste. Il y ouvre une deuxième école, et commence à rédiger son Histoire des Animaux.

En -342, le roi Philippe de Macédoine lui confie l’éducation de son fils de treize ans, Alexandre, le futur conquérant, plus connu sous le nom d’Alexandre le Grand.

Pendant deux ou trois ans, il devient son précepteur. Il lui fait découvrir les tragédies grecques, lui fait lire l’Iliade et l’Odyssée, lui apprend à penser logiquement.

Il se marie, et retourne avec sa femme à Stagire, sa ville natale, dans laquelle il vit pendant cinq ans. Il complète ses observations des animaux, en particulier du cheval.

Durant toute cette période, on considère qu’il a rédigé la suite de la Physique, des ouvrages comme De la Génération et de la corruption, la Poétique et la Rhétorique, mais aussi le début de l’Ethique à Nicomaque et la suite de la Métaphysique.

Le Lycée

En -338, Philippe II de Macédoine conquiert Athènes. Trois ans plus tard, Aristote choisit de quitter la cour du roi et de revenir à Athènes. Il a alors 49 ans. Veuf, il s’est remarié, et a eu un fils, Nicomaque, qui est mort jeune.

La direction de l’Académie lui a une nouvelle fois échappé, au profit de Xénocrate. Aussi, lorsqu’il arrive à Athènes, au moment où Alexandre monte sur le trône, il fonde sa propre école. Puisqu’elle est créée à proximité d’un sanctuaire dédié à Apollon Lycien, elle s’appellera « le Lycée ».


Les membres de cette école sont appelés péripatéticiens, parce qu’ils enseignent en marchant (du grec peripatein « se promener »). Le programme dispensé est très vaste : de la philosophie aux sciences naturelles en passant par la médecine ou philologie.

Il prône l'observation systématique des faits, avant toute tentative d'explication. De ce fait, il réalise plusieurs dissections, dont celle d'un caméléon.

Le Lycée comporte une bibliothèque, ainsi qu’un musée, financés par Alexandre.

Cette période qui dure treize ans, est celle pendant laquelle Aristote est le plus prolifique. Il finit de rédiger l’Ethique à Nicomaque, élabore le livre VIII de la Métaphysique, écrit les Petits traités d’Histoire Naturelle, etc.

C’est une période marquée par un empirisme encore plus prononcé : il multiplie les observations des phénomènes naturels, les décrit, en cherche les causes.


A la mort d’Alexandre, Athènes bascule dans une période de troubles politiques. Le parti anti-macédonien s’empare du pouvoir. Craignant pour sa vie en raison de ses liens avec Alexandre, Aristote fuit Athènes, en 323 av. J.C.. Il souhaite, dit-il, éviter que les athéniens ne puissent commettre un nouveau crime contre la philosophie, faisant allusion ici au procès de Socrate, à l’issue duquel il a été condamné à mort.

Mort et postérité

Il meurt l’année suivante, en 322 av. J.C., à Chalcis dans l’île d’Eubée, à l’âge de 62 ans. C’est Théophraste qui prend la direction du Lycée. Cette école continuera à dispenser ses enseignements jusqu’en 529 après J.-C. Elle sera fermée par Justinien Ier, un empereur chrétien orthodoxe, désireux de mettre fin à la philosophie grecque, assimilée au paganisme.


Si les dialogues d’Aristote furent perdus, (il n’en reste que quelques fragments), pas moins de trente et un traités nous ont été transmis à travers les siècles. Ceux-ci sont essentiellement des notes de cours ou des écrits destinés à l’enseignement au Lycée.

Si son successeur immédiat, Théophraste, fait beaucoup pour la conservation de ces ouvrages, c’est Andronicos de Rhodes qui restaure l’ensemble des écrits qui reposaient dans une cave, parfois en les trahissant (en rassemblant artificiellement certains écrits pour composer certains ouvrages, et en leur donnant un titre, comme la Métaphysique).

Au Moyen-Age, ses œuvres ont été largement diffusées dans le monde arabo-musulman, tandis que le monde occidental n’avait accès qu’aux ouvrages traduits par Boèce. C’est Thomas d’Aquin qui au XIIIème siècle lui donna une influence extraordinaire, en l’intégrant comme une composante essentielle de la doctrine officielle de l’Eglise catholique. C’est ce que l’on appelle la scolastique.

Principaux ouvrages

Catégories, GF Flammarion, Paris, 2007
Sur l'interprétation, GF Flammarion, Paris, 2007
Seconds Analytiques, GF Flammarion, Paris, 2005
Poétique, Gallimard, Paris, 1996
Rhétorique, le Livre de poche, Paris, 1991
Physique, GF Flammarion, Paris, 1999
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