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vie et œuvre de Rousseau

Rousseau

Philosophie moderne

Rousseau est un philosophe genevois du 18e siècle (1712-1778). Il quitte Genève pour la Savoie puis Paris, cherchant à gagner sa vie en tant que musicien. Il est particulièrement connu pour son ouvrage le Contrat social, mais aussi pour les Confessions, la première autobiographie de la littérature française. Ses ouvrages sont condamnés par le Parlement de Paris. D’un tempérament difficile, il se brouille (entre autres) avec Voltaire. Ironie de l’histoire, il est inhumé face au tombeau de celui-ci au Panthéon !


Les œuvres de Rousseau résumées sur ce site

couverture du livre

Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

Dans cet ouvrage Rousseau développe une conception originale de l'homme à l'état de nature, qui pose d'une nouvelle manière le problème de l'inégalité entre les hommes.

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couverture du livre

Du Contrat social

Dans cette œuvre, Rousseau présente sa célèbre notion de volonté générale, qui représente le fondement de la souveraineté populaire.

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Commentateurs

couverture du livre

Rousseau et la critique de l'économie politique Céline Spector

Comment Rousseau s'est-il positionné, par rapport à cette nouvelle discipline émergente à son époque : l'économie politique ? En savoir +

Bibliographie

Voici les livres incontournables si vous souhaitez mieux comprendre la pensée de cet auteur :

Collectif, Philosophie de Rousseau, Garnier, Paris, 2014
Bernardi B., La Fabrique des concepts, H. Champion, Paris, 2014
Crogiez M., Rousseau et le paradoxe, Honoré Champion, Paris, 2000
Cassirer E., Le Problème Jean-Jacques Rousseau, Fayard, Paris, 2012
Derathé R., Rousseau et la science politique de son temps, Vrin, Paris, 2000
Bachofen B., La Condition de la liberté, Payot, Paris, 2002
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Vidéos recommandées

Conférences, colloques, émissions de radio... voici 10 vidéos qui vous aideront à mieux comprendre la pensée de Jean-Jacques Rousseau.

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Biographie détaillée : vie de Rousseau

Jeunesse

Jean-Jacques Rousseau naît en 1712 à Genève. Sa famille, originaire de France, (de Monthléry près de Paris), s’est installée en Suisse pour fuir les persécutions contre les protestants.

Il s’agit d’une famille d’horlogers, de père en fils.

Sa mère meurt neuf jours après sa venue au monde. Dix ans plus tard, son père fuit Genève, pour échapper à la justice, suite à un conflit avec un notable influent. C’est son beau-frère, pasteur protestant, et sa femme qui élèvent le jeune Jean-Jacques, à partir de ce moment.

Rapidement, il est placé en pension chez le pasteur Lambercier à Bossey près de Genève. Il y reste deux ans.

Il fait son apprentissage comme greffier, puis comme graveur, mais maltraité, Rousseau préfère fuir. Il a alors seize ans.


Son errance l’amène à se réfugier auprès du curé de Confignon, qui l’adresse à la baronne Mme de Warens, qui s’occupe des conversions au catholicisme. Il en tombe amoureux, et se convertit.

Quelques années plus tard, elle devient sa maîtresse, et ils s’installent alors aux Charmettes, près de Chambéry, en France. Rousseau a alors vingt-deux ans.

Il dévore les ouvrages de la bibliothèque de la propriété. Autodidacte, il n’aura jamais reçu de formation intellectuelle de qualité à proprement parler, sinon celle qui est issue de ses propres lectures.

Il aime se promener dans la nature environnante, la tête pleine de pensées et de rêveries.

Il donne des cours de musique aux jeunes filles de la bourgeoisie locale. Mais sa santé est fragile et il est envoyé à Montpellier consulter un docteur.

Après avoir noué quelques contacts avec la bonne société lyonnaise, il décide de tenter sa chance à Paris.

A Paris

Peinture de Jean-Jacques Rousseau
Tableau représentant Jean-Jacques Rousseau

C’est à l’âge de trente ans que Jean-Jacques Rousseau s’installe à Paris. Il pense alors faire carrière en tant que compositeur. Il a inventé un nouveau système de notation musicale, remplaçant la portée par un système chiffré, et présente son projet à l’Académie des sciences. Mais celui-ci est refusé, car déjà connu et peu efficace.

Il fait la connaissance de Diderot, tout aussi inconnu que lui à cette époque, et fréquente les salons parisiens. Il travaille comme précepteur, ou comme secrétaire, de certaines familles nobles qu’il y côtoie.


Il vit en union libre avec Thérèse Levasseur, une jeune blanchisseuse, qui lui donne cinq enfants, tous confiés à l’Assistance publique.

Il rencontre Condillac, d’Alembert, et Voltaire, avec qui il se brouillera plus tard, et rédige des articles sur la musique pour l’Encyclopédie, à la demande de Diderot.



C’est en 1750, à trente-huit ans, qu’il trouve la célébrité. L’Académie de Dijon organise un concours d’écriture, autour de la question « Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ? ».

Rousseau participe à ce concours sur les conseils de Diderot. Il rédige son Discours sur les sciences et les Arts, soutenant l’idée que le progrès est facteur de corruption, et obtient le premier prix. Il suscite de nombreuses réactions, dont celle de Frédéric II, ce qui apporte à l’auteur une réelle notoriété.

Abandonnant ses charges de précepteur et de secrétaire, il se consacre alors à l’écriture, mais conserve un travail alimentaire : copiste de partitions musicales.

Il compose un opéra joué devant le Roi, qui rencontre un grand succès, mais il ne se présente pas devant Louis XV, ce qui fait qu’il n’obtient pas la pension à laquelle il aurait eu droit.


En 1754, l’Académie de Dijon lance un second concours. Cette fois, Rousseau rédige le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, qui connaît un aussi grand retentissement que le premier, suscitant des réactions de Voltaire, par exemple.

Rousseau est maintenant célèbre.

La célébrité, l’exil et la solitude

Revenu à Genève pour quelques mois, il redevient protestant et retrouve Mme de Warens.

Il emménage à l’Ermitage, dans la forêt de Montmorency.

Il prend ses distances avec les Encyclopédistes, en raison d’un problème de fond : eux croient aux vertus du progrès, alors qu’il soutient l’idée contraire. Mais aussi en raison de petites phrases que Rousseau considère (probablement à tort) comme adressées contre lui, et d’intrigues amoureuses compliquées.

Isolé à l’Ermitage, sa misanthropie naturelle s’affirme alors un peu plus, mais il commence à travailler sur sa nouvelle œuvre, Julie ou la Nouvelle Héloïse, un roman épistolaire qui devient un immense succès de librairie lorsqu’il paraît, en 1761.


L’année 1762 est riche en événements : il fait publier coup sur coup le Contrat Social et Emile ou de l’Education. Il est contraint cette même année de s’exiler en Suisse, après la condamnation de ses œuvres par le Parlement de Paris. Devenu indésirable à Genève même, il trouve refuge à la cour de Frédéric II, monarque éclairé, roi de Prusse.

Cible des critiques et des moqueries, à la fois des religieux (l’Eglise catholique met rapidement l’Emile à l’Index) et des philosophes (Voltaire et les Encyclopédistes), Rousseau, meurtri dans son orgueil, rédige les Confessions pour se défendre de ces accusations, entre 1765 et 1770.


Il se rend en Angleterre, sur l’invitation de Hume, en 1766. Mais les deux philosophes se fâchent, suite à des intrigues des Encyclopédistes. Cet exil anglais ne dure donc qu’un an.

Il retourne en France et toujours sous la menace d’une condamnation du Parlement de Paris, vit quelque temps sous un nom d’emprunt. Rousseau, considérant qu’un complot général se trame contre lui, devient très susceptible, et très méfiant, à la limite d’un délire de persécution. Il va même jusqu’à suspecter les amis fidèles qui viennent lui rendre visite.

Fin de vie

Sa vie d’errance continue : il demeure successivement dans l’Oise, près de Grenoble, à Bourgoin-Jailleu, en Isère, à Lyon, puis revient à Paris en 1770. Il vit en copiant de la musique.

Passionné de botanique, qu’il a pu exercer au hasard de ses nombreuses promenades, il publie un ouvrage présentant ses travaux d’herborisation.

En 1776, il commence à rédiger son dernier ouvrage les Rêveries du promeneur solitaire. Celles-ci ne paraîtront qu’à titre posthume, en 1782, tout comme les Confessions.


En 1778, alors qu’il loge au château d’Ermenonville, dans l’Oise, il est atteint d’un accident vasculaire cérébral. Il meurt à l’âge de soixante-six ans.

Sa dépouille est transférée au Panthéon seize ans plus tard, au moment de la Révolution française. Son cercueil est placé face à celui de Voltaire, son illustre ennemi.

Principaux ouvrages

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, GF Flammarion, Paris, 2011
Émile, ou De l'éducation, GF Flammarion, Paris, 2009
Du contrat social, GF Flammarion, Paris, 2011
Les Confessions, Folio, Paris, 2009
Rousseau juge de Jean-Jacques, GF Flammarion, Paris, 1999
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