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photo de Elodie Camier-Lemoine

Elodie Camier-Lemoine

Lyon

Nous découvrons ici le parcours d'une nouvelle actrice de la scène philosophique française, Elodie Camier-Lemoine.

Etudes, lectures, projets... Voici son témoignage !


En vidéo

Pouvez-vous vous présenter ? Où avez-vous fait vos études, et quel métier exercez-vous actuellement ?

Je suis Elodie Camier-Lemoine, j’ai 29 ans et j’habite à Lyon. A la suite d’un Bac Littéraire, j’ai débuté des études de philosophie à l’université Lyon 3. J’ai d’abord fait une Licence et un Master 1 de philosophie générale. Ensuite, j’ai fait un Master 2 de philosophie appliquée aux questions du soin (Master « Culture et Santé »). Au cours de ce dernier, j’ai produit un mémoire de recherche autour du débat sur l’euthanasie.

Enfin, j’ai poursuivi cette formation universitaire par un doctorat de philosophie que j’ai soutenu très récemment et dont le titre est le suivant : « L’incertitude fondamentale : les soins palliatifs au regard de la pensée de Vladimir Jankélévitch ».

J’ai commencé à travailler en tant que chargée de mission scientifique à l’Espace de Réflexion Ethique de la Région Auvergne Rhône Alpes en parallèle de mon doctorat (dès Septembre 2012). Ce poste s’inscrivait plutôt bien en continuité des problématiques développées lors de mes années de Master. Puis, je souhaitais vraiment développer une expérience professionnelle en même temps (et en lien) avec le travail académique de la thèse de philosophie. J’interviens donc sur plusieurs missions : enseignement, formation, conférence, groupes de travail, évènements publics, publication, etc.

En plus de cela et de façon ponctuelle, j’assure des vacations d’enseignement à l’université (Lyon 1, Lyon 3, Saint-Etienne).

Quel est le livre de philosophie qui vous a particulièrement passionné ? L'auteur pour qui vous avez eu un véritable coup de foudre ?

Il y aurait probablement plusieurs ouvrages et auteurs à mentionner ici, les goûts évoluant avec la découverte de toute la tradition de pensée philosophique, une découverte jamais achevée. Cependant, c’est bien le travail de Vladimir Jankélévitch qui a beaucoup retenu mon attention ces dernières années, en particulier ses ouvrages sur la mort et sur les thèmes du « Je-ne-sais-quoi » et du « Presque-rien ».

Dans son style inimitable, Jankélévitch essaie de mettre des mots sur des choses qui nous échappent, de saisir l’insaisissable. Sa philosophie est une façon de montrer ce qui résiste à toute tentative de rationalisation et en cela, il dévoile les choses les plus importantes à penser (la mort, l’amour, l’autre…). Ce philosophe est d’autant plus passionnant qu’il permet une mise en perspective, sans l’avoir nécessairement voulu, de certains enjeux de notre monde contemporain, notamment les enjeux relatifs au soin.

Avez-vous déjà essayé d'écrire ? Pourriez-vous nous parler de vos créations ?

Grâce à mon travail de thèse d’une part et à mon poste de chargée de mission d’autre part, j’ai eu l’occasion de m’essayer à cette dure mais passionnante tâche de l’écriture.

En lien avec ma recherche doctorale, j’ai pu publier il y a deux ans l’ouvrage La mort et le soin dont j’ai assuré la direction avec mon directeur de thèse, Jean-Philippe Pierron. Cette publication a fait suite à une journée d’étude où des philosophes, des médecins et des sociologues étaient présents. A chaque intervention correspond un article dans l’ouvrage final. J’ai moi-même pu partager ma réflexion au sein d’un article directement en lien avec mon sujet de thèse.

Parallèlement, ma collaboration constante avec des professionnels du monde de la santé m’a amenée à co-rédiger plusieurs articles sur des questions liées au soin (Autonomie et vulnérabilité ; le mensonge dans la relation de soin ; l’anonymat du don de gamètes).

Ces expériences sont intéressantes en raison de ce contexte de pluridisciplinarité, qui invite constamment à questionner les évidences, d’un point de vue comme de l’autre.

Quels sont vos projets, vos travaux de recherche ?

Je vais continuer à occuper mon poste de chargée de mission, à temps plein. La réflexion éthique se développe considérablement à différents niveaux (universitaire, hospitalier,…) et le travail ne manque pas !

J’aimerais vivement faire de ma thèse de philosophie un ouvrage à destination du plus grand nombre ! Mais cela demande de s’y pencher sérieusement et pour le moment, une pause dans cette réflexion s’impose !



Merci Elodie, pour ce témoignage !

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