Leibniz
Philosophie moderneLeibniz est un philosophe allemand du 17e siècle (1646-1716). C’est un esprit universel : en mathématiques, il invente le calcul différentiel, en physique, il formule la loi de la conservation de l’énergie. Il naît à Leipzig, soutient à Nuremberg sa thèse de doctorat de droit et devient bibliothécaire à la cour de Hanovre. En philosophie, il est connu pour son ouvrage la Monadologie et sa démonstration de l’existence et de la perfection de Dieu, auteur du meilleur des mondes possibles, dont s’est moqué Voltaire.
Les œuvres de Leibniz résumées sur ce site
Dans la Monadologie, Leibniz expose son célèbre principe de raison suffisante et définit la monade comme l'élément dont est constitué tout l'univers
Bibliographie
Voici les livres incontournables si vous souhaitez mieux comprendre la pensée de cet auteur :
Belaval Y., Leibniz : Initiation à sa philosophie, Vrin, Paris, 2005
Deleuze G., Le pli : Leibniz et le baroque, les éditions de Minuit, Paris, 1988
Rateau P., Leibniz et le meilleur des mondes possibles, éditions Classiques Garnier, Paris, 2015
De Gaudemar M., Leibniz, de la puissance au sujet, Vrin, Paris, 2002
Duchesneau F., Les modèles du vivant de Descartes à Leibniz, Vrin, Paris, 2000
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Biographie détaillée : vie de Leibniz
Jeunesse
Leibniz naît en 1646 à Leipzig, en Allemagne, dans la Saxe, au moment où s’achève la Guerre de trente ans qui a déchiré l’Europe.
Son père, jurisconsulte, meurt alors qu’il n’a que 6 ans. Enfant précoce, doté d’une grande curiosité intellectuelle, il apprend par lui-même le latin.
A quinze ans, il connaît la littérature grecque et latine, mais s’intéresse également aux auteurs de son époque tels que Descartes.
Après avoir obtenu son baccalauréat en philosophie ancienne, il part à Iéna afin d’aller suivre des cours de mathématique à l’Université, en 1663. Puis à Nuremberg, pour des cours de chimie. Enfin il s’inscrit à l’Université de droit de Leipzig. En 1666, diplômé docteur en droit à l’Université d’Altdorf, il refuse un poste de professeur.
Il fait une rencontre déterminante, pour la suite de sa carrière : celle du baron von Boyneburg, qui sera son protecteur. Il devient son assistant, son avocat, mais aussi son ami.
En 1670, on lui confie une charge politique : conseiller à la chancellerie de l’électorat de Mayence. Résidant dans cette ville, il prépare une vaste réforme du droit. Il commence à écrire des ouvrages politiques ou scientifiques.
Le voyage en France et le début des découvertes
En 1672, il est mandaté auprès de Louis XIV, en mission diplomatique, pour tâcher d’assurer la paix entre la France et l’Allemagne.
Pendant 4 ans, il réside à Paris, et y rencontre certains grands savants de l’époque : le mathématicien et astronome Huygens, le philosophe Malebranche, etc. Il se place au centre d’un vaste réseau d’échange entre intellectuels de toute l’Europe. On lui compte pas moins de 1100 correspondants.
Il travaille sur la quadrature du cercle et met au point le calcul infinitésimal. Newton revendiquera la paternité de cette découverte, ce qui engendre une querelle qui dure jusqu’à la fin de sa vie.
Finalement, il semble que Newton ait été le premier à en concevoir l’idée, mais que Leibniz l’ait publié en premier ; pour autant, aucun des deux n’a plagié l’autre, ayant mené indépendamment leurs recherches.
En 1673, il conçoit une machine à calculer, qui perfectionne celle que Pascal a mise au point. Il se rend à Londres, pour y présenter son prototype. Il est élu à la Royal Society. Il profite de sa situation sur place pour étudier les œuvres de Newton.
A Paris, il met au point sa découverte mathématique la plus fondamentale : le calcul différentiel et intégral.
En 1676, il rencontre Spinoza à la Haye, et prend connaissance du contenu de l'Ethique, même s'il le nie par la suite, du fait de la réputation sulfureuse qui entoure le nom de Spinoza.
La même année, il rentre enfin en Allemagne où, suite à la mort de son protecteur, il cherche une nouvelle situation.
Il aimerait venir en France, mais Colbert lui refuse une pension. Il reste donc en Allemagne : il est nommé bibliothécaire du duc de Brunswick-Lünebourg. Il travaille ainsi au service de la maison de Hanovre, dans l’actuelle Basse-Saxe, un poste qu’il occupera pendant 40 ans.
Une pensée féconde
Sa situation maintenant stabilisée, Leibniz entre dans une phase de création intense. Ces quarante années seront très fructueuses, sur le plan intellectuel. C’est pendant cette période qu’il rédige la plupart de ses œuvres philosophiques.
Il consacre également ses réflexions aux mathématiques, à la religion, à la physique. En 1684, il publie un article sur les différentielles.
L’année 1686 s’avère être très féconde :
Sur le plan mathématique, il publie son article sur les intégrales.
Sur le plan physique, il élabore sa dynamique, fondée sur la conservation de la force (en termes modernes : de l’énergie).
Enfin, sur le plan philosophique, il publie en français ses Discours de métaphysique.
Leibniz maitrise en effet aussi bien l’allemand (sa langue maternelle), que le latin (la langue des savants) et le français (la langue parlée à la cour en Allemagne).
Il rédige en 1691 son ouvrage de dynamique dans lequel il utilise pour la première fois, les termes d’ « énergie » et d’ « action ».
En 1699, il est admis à l’Académie des Sciences de Paris. Il entreprend alors de fonder un système analogue en Allemagne : la Société des sciences de Brandenburg, future Académie de Berlin, voit le jour à son initiative.
On trouve dans un Compte Rendu de l’Académie des Sciences de Paris de 1703 un article de Leibniz dans lequel il expose les principes du calcul binaire (utilisant uniquement 0 et 1). C’est là, près de 250 ans auparavant l’apparition de l’informatique, le principe même sur lequel se fondera le fonctionnement des ordinateurs. Mais Leibniz conclut qu’il ne parvient pas à voir l’utilité de ce mode de calcul, sinon une beauté « essentielle » : celle des liens qui unissent les nombres.
Vieillesse
En 1710, il fait publier ses Essais de théodicée, et quatre ans plus tard, la Monadologie, rédigée en français. Cet ouvrage ne paraîtra cependant qu’à titre posthume.
Il conçoit le projet d’une encyclopédie, ou « bibliothèque universelle », qui permettrait de vulgariser le savoir et de le mettre à portée de tous, mais celui-ci n’aboutira pas.
Il est reconnu comme le plus grand intellectuel d’Europe, et plusieurs cours d’Europe lui versent une pension. Il correspond avec des rois et des reines, telles que la première reine de Prusse, Sophie-Charlotte de Hanovre.
Pourtant, il meurt en 1716 à Hanovre dans une solitude totale. Aucun hommage ne lui est rendu, à l’exception de l’Académie de Paris. Il laisse pas moins de 200 000 pages manuscrites.
Principaux ouvrages
Discours de métaphysique, GF Flammarion, Paris, 2011
Nouveaux essais sur l’entendement humain, GF Flammarion, Paris, 1993
Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal, GF Flammarion, Paris, 1999
Principes de la nature et de la grâce fondés en raison, PUF, Paris, 2001
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