Julie Mullier
ParisNous découvrons ici le parcours de Julie Mullier, étudiante en philosophie à l’Institut Catholique de Paris...
Etudes, lectures, projets... Voici son témoignage !
Pouvez-vous vous présenter ? Que faites vous actuellement ?
Je suis Julie Mullier, étudiante de 19 ans en deuxième année de licence de philosophie.
J’étudie la philosophie à l’Institut Catholique de Paris dans le VIe arrondissement.
Dans ce quartier universitaire, je m’épanouis pleinement. Quelle chance d’étudier la philosophie à Saint-Germain des Prés où philosophes et hommes de lettres se sont succédés. Des bibliothèques foulées jadis par Beauvoir et Sartre aux caves germanopratines chères à Boris Vian, jusqu’aux quais de Seine, le temps semble s’être arrêté.
J’ai passé mon adolescence entre le quartier des Batignolles et celui du Marais. Déjà à la recherche d’excellence, je me suis d’abord dirigée vers une filière scientifique au lycée Saint- Michel des Batignolles, loin de me douter que la rigueur du raisonnement scientifique allait plus tard me servir dans mes études philosophiques.
J’ai préféré passer un baccalauréat littéraire à l’Institut du Marais Charlemagne Pollès, où ma rencontre avec la philosophie fut une évidence.
Quel souvenir gardez-vous de vos études, de vos professeurs ?
En Terminale littéraire, Frédéric Bance, professeur de philosophie et auteur de théâtre, m’a particulièrement inspirée. Proposant une méthode de dissertation philosophique simple et rigoureuse, il m’a permis de m’épanouir dans sa matière.
J’ai choisi d’étudier la philosophie à l’Institut Catholique de Paris, pour la qualité et la renommée de son enseignement. Emmanuel Falque m’a beaucoup marquée par l’éloquence et l’originalité de ses cours : son approche des présocratiques notamment.
Les mythes platoniciens explicités par Jérome de Gramont furent aussi l’un des moments marquants de ma première année de licence.
A l’occasion d’un colloque international de recherche sur Descartes, j’ai organisé la venue en Allemagne d’une délégation de huit étudiants de deuxième année de philosophie à l’Institut Catholique de Paris. Au contact, pendant quatre jours, de personnalités aussi reconnues que Jean-Luc Marion ou encore le Père Armogathe, mon envie de parfaire ma connaissance en philosophie s’en est trouvée renforcée.
Cela n’aurait pas été possible sans le soutien de Dan Arbib, qui a su tout au long de son enseignement, nous faire partager sa passion pour Descartes.
Quel est le livre de philosophie qui vous a particulièrement passionné ? L'auteur pour qui vous avez eu un véritable coup de foudre ?
Je me suis ainsi beaucoup intéressée à l’œuvre de Descartes dont l’exigence scientifique me fit écho. L’étude du Discours de la méthode et des Méditations métaphysiques m’a permis d’aborder une approche scientifique de la philosophie. Par ailleurs, j’ai eu la chance d’assister au cours de Dan Arbib sur les premiers écrits (notamment le manuscrit Olympica) de Descartes, malheureusement pas assez étudiés.
J’ai eu, en outre, un réel coup de cœur pour la pensée heideggerienne. J’ai beaucoup apprécié Chemins qui ne mènent nulle part. A mon sens, cet ouvrage soulève une réflexion profondément contemporaine, celle du rapport que nous entretenons avec le monde, questionnement étroitement lié à notre responsabilité écologique. Je recommande cet ouvrage à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux débats « écologico-politiques », selon un terme de l’anthropologue français Philippe Descola.
En terme de philosophie politique, le refus de toute mystification et d’idéalisation du monde chez Marx, m’a aussi beaucoup fascinée. Lire Marx aujourd’hui est sans aucun doute une puissante arme pour repenser notre société contemporaine. Les Manuscrits de 1844 et le Capital nous livrent par ailleurs une analyse détaillée de la structure économique et philosophique du capitalisme.
Pour finir, je ne peux terminer sans nommer Nietzsche, un auteur qui me suit et me conseille en permanence. En effet, sa remise en question radicale de tout ce qui nous semble comme allant de soi, par exemple les valeurs morales, me semble intéressante et permet le développement d’une pensée neuve. Cette rigueur et à la fois cette nuance dans la pensée, ne me semblent pas encore avoir été aujourd’hui égalées.
Quels sont vos projets, vos travaux de recherche ?
J’envisage de poursuivre mes études de philosophie après la licence. Même si je n’ai pas encore de projet précis, un double cursus, qui allierait Histoire de l’art et Philosophie, pourrait m’intéresser. En effet, plus encore que l’art pictural, la construction de l’esthétique et la philosophie de l’art attirent fortement mon attention.
Qu’est-ce que la fonction de l’Art ? Qu’est-ce que la perception esthétique ? Qu’est-ce que le jugement esthétique ? Autant de questions auxquelles je souhaiterais dédier du temps de recherche durant ces prochaines années.
Merci Julie, pour ce témoignage !
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