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photo de Johann-Gottlieb Fichte

Fichte

Philosophie moderne

Titulaire d'une chaire de philosophie à l'Université d'Iéna, Fichte est l'auteur de la Doctrine de la science, ouvrage inaugurant l'âge d'or de l'idéalisme allemand.

Mais sa pensée est rapidement éclipsée par la popularité croissante de ses successeurs, Schelling et Hegel, avant qu'il ne soit, bien des années plus tard, redécouvert.


Commentateurs

couverture du livre

Fichte, le moi et la liberté Jean-Christophe Goddard

Qu'est-ce qui fonde pour Fichte la liberté du moi ? Raison théorique et raison pratique, définition du mal... en quoi s'oppose-t-il à Kant ? En savoir +


Bibliographie

Voici les livres incontournables si vous souhaitez mieux comprendre la pensée de cet auteur :

Julia D., Fichte 1804: La recherche de l'absolu et la phénoménologie de la conscience, éditions Hermann, Paris, 2015
Thomas-Fogiel I., Fichte : Réflexion et argumentation, Vrin, Paris, 2004
Philonenko A., La liberté humaine dans la philosophie de Fichte, Vrin, Paris, 2000
Collectif, Fichte et l'ontologie, Publications de l'Université de Provence, Paris, 2018
Goddard J.-C., Fichte : le moi et la liberté, PUF, Paris, 2000
Vincenti L., Education et liberté : Kant et Fichte, PUF, Paris, 1992
... + d'auteurs

Biographie détaillée

Jeunesse

Fichte naît à Rammenau en Saxe (actuelle Allemagne) en 1762, dans un milieu très pauvre. Le duc von Miltitz impressionné par sa mémoire prend en charge son éducation. A 12 ans, il entre à l’Ecole de Pforta. En 1780, il se rend à Iéna, puis Leipzig pour suivre des études de théologie. Il a, à cette période de sa vie, le projet de devenir pasteur.

Mais la découverte de la philosophie, et en particulier celle de Spinoza, dans le cadre de ses études, l’amène à réviser fondamentalement ses ambitions. Il devient alors précepteur, et éprouve un second choc à la lecture de la Critique de la raison pure, dans laquelle il se plonge suite à une question de l’un de ses élèves. Il a alors 28 ans. Il abandonne sa charge et se rend à Könisberg pour essayer de rencontrer Kant, auquel il voue à présent une admiration sans bornes.

Après un premier refus, celui-ci accepte de le recevoir après avoir lu son Essai d’une critique de toute révélation. Il le recommande également auprès de son éditeur. Suite à un imbroglio (le livre, paru anonymement, est pris pour un nouvel ouvrage de Kant ce qui force celui-ci à dissiper les rumeurs et présenter Fichte au grand public), il apparaît sur le devant de la scène philosophique.

Maturité

La Révolution française l’enthousiasme, et il rédige anonymement plusieurs opuscules pour soutenir ce mouvement historique. Il pense même partir s’installer en France, mais il est nommé professeur à l’université d’Iéna, en 1793.


C’est à cette période qu’il cesse d’être un simple disciple de Kant pour forger sa propre pensée, qu’il présente dans la Doctrine de la science, publiée en 1795. Cet ouvrage d’une grande complexité, très abstrait, suscite le mystère et assure donc sa renommée, y compris en France. On peut le considérer comme un livre fondateur, inaugurant un nouveau courant de pensée : l’idéalisme allemand. Il exerce une influence considérable sur le romantisme allemand (Novalis, Schlegel…).

Son esprit systématique l’amène à se tourner vers différents champs de la pensée : le droit, l’éducation, la morale… ce qui donnera lieu à diverses publications.


Portrait de Fichte
Portrait de Fichte

Mais Fichte est fragilisé par des accusations d’athéisme (c’est la fameuse « Querelle de l’athéisme »). En 1799, il choisit de démissionner de son poste à l’université d’Iéna, ce qui fut probablement une erreur, car il tombe alors dans un relatif oubli, tandis que son successeur, Schelling, attire toute la lumière sur lui.

L’hermétisme de la Doctrine de la science, les nombreuses obscurités qui parsèment le texte, font également l’objet de critiques croissantes, qui l’attristent.

Il retrouve néanmoins une chaire universitaire à Berlin, ainsi que l’attention d’une partie du public avec ses Discours à la nation allemande qui, dans le contexte des guerres napoléoniennes, rejoignent l’actualité la plus brûlante. Il voit dans l’Empereur le fossoyeur des idéaux de la Révolution française et infléchit donc sa position initiale vis-à-vis de la France. Certains voient dans cette œuvre l’une des racines du pangermanisme, qui conduisit au siècle suivant aux pires désastres, mais cela reste un point discuté.

Vieillesse

Devenu recteur de l'université de Berlin, il ne cesse de retravailler sur sa Doctrine de la science, dont il présente à intervalles réguliers, de nouvelles versions. Mais sa popularité est éclipsée par les autres figures montantes de l’idéalisme allemand : Schelling, et surtout Hegel.

Au final, il ne réunit, dans les dernières années de sa vie, autour de lui qu’un mince cercle de disciples, et il meurt dans l’oubli en 1814, à Berlin.

Longtemps considéré comme un simple précurseur de Hegel, qui viendrait parachever et porter à son accomplissement ultime l’idéalisme allemand, Fichte fut peu à peu redécouvert par des intellectuels qui s’intéressèrent à sa pensée propre.

Principaux ouvrages

La destination de l'homme, GF-Flammarion, Paris, 1999
Introductions berlinoises à la philosophie, GF-Flammarion, Paris, 2014
Doctrine de la science, Vrin, Paris, 2000
L'initiation à la vie bienheureuse, ou : Doctrine de la religion, Vrin, Paris, 2013
Revendication de la liberté de penser, Le Livre de Poche, Paris, 2003
La Doctrine de l'Etat, Vrin, Paris, 2006
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