Montaigne
Philosophie moderneL'immortel auteur des Essais présente l'une des premières autobiographies.
On ne trouve pas à proprement parler de système dans l'œuvre de Montaigne, mais un ensemble de réflexions teintées d'humanisme et de scepticisme, qui ont suscité l'admiration d'auteurs tels que Nietzsche.
Lire Montaigne, c'est redécouvrir le vieux français, en des formules heureuses qui ravissent le lecteur.
Commentateurs
Marie de Gournay, philosophe morale et politique à l’aube du XVIIe siècle Isabelle KrierIsabelle Krier nous livre un portrait passionnant de l'éditrice de Montaigne, Marie de Gournay, femme visionnaire, précurseure du féminisme et immortelle auteure des Avis. En savoir +
Bibliographie
Voici les livres incontournables si vous souhaitez mieux comprendre la pensée de cet auteur :
Bardyn C., Montaigne, la splendeur de la liberté, Flammarion, Paris, 2015
Conche M., Montaigne ou la conscience heureuse, PUF, Paris, 2015
Manent P., La vie sans loi, Flammarion, Paris, 2014
Ferrari E., Une anthropologie des passions, Garnier, 2014
Roger-Vasselin B., Montaigne et l’intelligence du monde moderne, PUF, Paris, 2010
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Vidéos recommandées
Conférences, colloques, émissions de radio... voici 10 vidéos qui vous aideront à mieux comprendre la pensée de Michel de Montaigne.
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Biographie détaillée
Jeunesse
Michel de Montaigne est né en Dordogne en 1533 dans une famille de riches commerçants bordelais récemment anoblis, les Eyquem.
Son père agrandit le domaine familial et devient maire de Bordeaux. Il soigne l’éducation de son fils, en le confiant à un précepteur qui a pour consigne de ne s’adresser à lui qu’en latin. Montaigne maîtrise donc cette langue dès six ans, qu’il parle mieux que le français lui-même.
Il fait ses études à Bordeaux, au collège de Guyenne, où il découvre les auteurs classiques latins (Ovide, Virgile,…).
Le magistrat
Il s’oriente vers une carrière juridique, et dès l’âge de 22 ans, succède à son père comme conseiller à la cour des aides de Périgueux, puis au parlement de Bordeaux. Cela l’amène à effectuer ponctuellement des missions à la cour du Roi (Henri II ou Charles IX), ce qui aurait pu l’aider à s’élever dans l’échelle sociale : mais Montaigne, esprit indépendant, ne cherche pas à devenir courtisan.
A 25 ans, il rencontre Etienne de la Boétie, lui aussi titulaire d’une charge de magistrat au parlement de Bordeaux. Celui-ci a déjà écrit plusieurs ouvrages, dont le fameux Discours de la servitude volontaire. Une forte amitié rapproche bientôt les deux hommes, résumée par Montaigne en ces mots fameux Parce que c’était lui, parce que c’était moi
.
Mais cette relation est assez brève, puisque la Boétie meurt rapidement, 4 ans plus tard, de la peste.
Le philosophe
En 1565, Montaigne se marie, après avoir multiplié les aventures.
En 1568, la mort de son père et de la plupart de ses filles le bouleverse : il démissionne de sa charge et se retire sur ses terres. Son héritage lui permet à présent de vivre de ses rentes, sans avoir à travailler. Néanmoins, il continue à jouer ponctuellement un rôle de négociateur entre factions ou fait la guerre lorsque le Roi fait appel à lui.
Mais pour l’essentiel, il se consacre à l’administration de son domaine. Il décide alors d’aménager une bibliothèque dans une tour de son château.
C’est là, dans cette célèbre tour-bibliothèque qu’il lit, étudie et commence à rédiger son chef-d’œuvre, les Essais, dès 1572. Il a alors trente-neuf ans, et ce travail ne s’achèvera qu’à sa mort vingt ans plus tard, en 1592.
Le projet de cet ouvrage (se peindre lui-même) n’apparaît pas tout de suite à Montaigne ; au départ, on trouve plutôt des considérations illustrées d’exemples historiques, de sentences morales et de citations des grands auteurs latins, un genre à la mode en cette époque humaniste. Puis à partir de 1579, il s’engage résolument dans la voie d’un portrait, rédigeant une des premières autobiographies de l’Histoire. Seules les Confessions de Saint Augustin peuvent constituer un précédent.
Il prend aussi la décision originale d’écrire en français, alors que les ouvrages savants de l’époque étaient rédigés en latin.
Après la publication des deux premiers livres, il entame un voyage en Europe : Suisse (Bâle), Allemagne (Munich) et Italie (Venise et Rome, où il demeure pas moins de cinq mois). Il tient un journal de voyage, ayant un intérêt plus médical que littéraire, Montaigne consignant ses observations sur sa maladie (la gravelle), l’une des raisons de l’organisation de ce voyage.
Fin de vie
Il apprend alors qu’il a été élu maire de Bordeaux, charge qu’il est forcé d’accepter sur l’insistance du roi, et interrompt son voyage.
En tant que maire, il travaille à conserver l’équilibre et la paix entre les différentes factions, une politique qui semble porter ses fruits puisqu’il est réélu dans ses fonctions.
En 1586, il est obligé de fuir devant la peste qui gagne toute la région, et abandonne son château avec femme et enfants ; il le retrouve dévasté par les pillards et la maladie.
Il consacre ses dernières années à achever et perfectionner les Essais, qui rencontrent un grand succès du vivant même de son auteur.
Il meurt à cinquante-neuf ans dans son château en Dordogne, en 1592.