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couverture du livre l'Existentialisme est un humanisme de Sartre

Résumé de l'Existentialisme est un humanisme (page 2)

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Il n’y a pas de Dieu, donc il n’y a pas de valeurs qui seraient en soi meilleures que d’autres. Il n’y a que des valeurs que nous choisissons ou non, et nous avons à en assumer les conséquences.

Nous ne pouvons fuir ce choix, puisque si je ne choisis pas, je choisis encore 1.


Il semble alors que nous ne pouvons pas juger les autres, déterminer quel projet est meilleur qu’un autre.

Pour Sartre, si. Certes, chaque fois que l’homme choisit son engagement et son projet en toute sincérité et en toute lucidité, quel que soit par ailleurs ce projet, il est impossible d’en préférer un autre 2. Néanmoins on peut juger et condamner certains projets, non pas à partir d’un jugement de valeur, mais d’un jugement logique : Certains choix sont fondés sur l’erreur, et d’autres sur la vérité 3.

Surtout certains projets ne sont pas sincères, mais reposent sur ce que Sartre appelle la mauvaise foi 4. Tout homme qui cherche une excuse, qui invente un déterminisme (ce n’est pas moi, c’est la société, ou : c’est mon inconscient, etc.) est un homme de mauvaise foi : on peut alors condamner son action, l’action faite par mauvaise foi. Ici encore, ce n’est pas un jugement moral, mais un jugement logique (c’est une erreur de croire à une excuse).


Enfin, je peux, finalement, porter un jugement moral sur certains projets.

En effet, pour Sartre, la liberté ne peut avoir d’autre but que de se vouloir elle-même :

Les actes des hommes de bonne foi ont comme ultime signification la recherche de la liberté en tant que telle 5.

Donc on peut condamner le projet d’un homme qui reposerait sur la négation de sa propre liberté, ou viserait sa suppression.


De plus, en voulant la liberté, nous découvrons qu’elle dépend entièrement de la liberté des autres 6. De ce fait, on peut condamner le projet d’un homme qui viserait la suppression de la liberté des autres : Je ne puis prendre ma liberté pour but que si je prends également celle des autres pour but 7.

Ou encore sur le plan d’authenticité totale, […] je ne peux vouloir que la liberté des autres 8. C’est sur ce principe que l’on peut par exemple, en tant qu’existentialiste, condamner le nazisme.


Sartre appelle « lâches » ceux qui se dissimulent à eux-mêmes leur propre liberté par des excuses. De même, il appelle « salauds » ceux qui essaient de prouver la nécessité de leur existence.

Ceux-ci ne sont jugés ainsi que sur le plan de la stricte authenticité 9.


On peut objecter à Sartre : Au fond les valeurs ne sont pas sérieuses, puisque vous les choisissez 10. Ce à quoi Sartre répond : si Dieu n’existe pas, il faut bien quelqu’un pour inventer les valeurs 11.


1 p.63
2 p.67
3 p.68
4 ibid.
5 p.69
6 ibid.
7 p.70
8 ibid.
9 p.71
10 p.73
11 ibid.