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couverture du livre le Manuel d'Epictète

Résumé du Manuel (page 2)

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Il faut veiller à conserver cette impassibilité même dans ce cas limite que représente la mort d’un proche :

Ne dis jamais de quoi que ce soit : « je l’ai perdu ». Mais « je l’ai rendu ». Ton enfant est mort, il est rendu. Ta femme est morte, elle est rendue. Mon bien m’a été ravi. Eh bien ! il est aussi rendu 1.


N’accorder d’importance qu’aux choses qui dépendent de nous permet d’atteindre une sorte d’invincibilité, qu’aucun élément extérieur ne peut venir perturber : Tu peux être invincible, si tu ne t’engages dans aucune lutte, où il ne dépend pas de toi d’être vainqueur 2.


C’est là un travail spirituel qui nécessite une longue intériorisation. Epictète insiste sur la longueur de cet apprentissage : Si entre gens vulgaires, la conversation tombe sur quelque maxime, garde le plus souvent le silence. Tu cours grand risque en effet, de vomir aussitôt ce que tu n’as pas digéré 3.


Le modèle à suivre est Socrate : Si tu n’es pas encore Socrate, tu dois vivre comme si tu voulais être Socrate 4.


Epictète livre une image du sage grec tel qu’on se le figure souvent.

Celui-ci est le plus souvent silencieux : Sois le plus souvent silencieux. Ne dis que ce qui est nécessaire, et en peu de mots 5.

Le sage se distingue également par son humilité : Si l’on vient te dire qu’un tel a mal parlé de toi, ne te justifie pas sur ce qu’on te rapporte, mais réponds : « il faut qu’il ignore tous les autres défauts qui sont en moi, pour ne parler que de ceux-là seuls qui lui soient connus » 6.

Enfin celui-ci est grave et austère. Le rire trouble en effet, comme le désir, la sérénité : Ne ris pas beaucoup, ni de beaucoup de choses, ni sans retenue 7. C’est là également une façon de glisser dans la vulgarité 8.


Epictète distingue trois parties de la philosophie :

La première et la plus importante partie de la philosophie est de mettre les maximes en pratique, par exemple : « qu’il ne faut pas mentir ». La deuxième est la démonstration des maximes, par exemple : « d’où vient qu’il ne faut pas mentir ? ». La troisième est celle qui confirme et explique ces démonstrations, par exemple : « d’où vient que c’est une démonstration ? Qu’est-ce qu’une démonstration, qu’une conséquence, qu’une opposition, que le vrai, que le faux ? 9


Or le stoïcisme est avant tout une pratique. Le but de la philosophie n’est pas de connaître les choses d’un point de vue théorique, mais de mettre en pratique nos découvertes théoriques :

La plus nécessaire, celle sur laquelle il faut se reposer, c’est la première. Nous, nous agissons à l’inverse. Nous nous attardons dans la troisième partie, toute notre sollicitude est pour elle, et nous négligeons absolument la première. Nous mentons en effet mais nous sommes prêts à démontrer qu’il ne faut pas mentir 10.


1 ibid.
2 p.214
3 p.229
4 p.232
5 p.223
6 p.224
7 p.223
8 p.225
9 p.232
10 ibid.