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couverture du livre les Passions de l'Ame de Descartes

Résumé des Passions de l'âme (page 2)

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Page 2

Pour Descartes la glande pinéale est le siège de l’âme car tous les organes du corps sont doubles sauf celui-ci. Or il faut que les doubles perceptions (comme celles de l’œil droit et gauche) viennent se réunir en un seul organe.

Cette glande peut être mue par les esprits animaux en autant de diverses façons qu’il y a de diversités sensibles dans les objets, mais elle peut aussi être diversement mue par l’âme 1. On voit alors d’un point de vue physiologique, les liens du corps et de l’esprit :

L’âme rayonne de cette glande sur tout le reste du corps par l’entremise des esprits, des nerfs et même du sang 2.


Il n’y a pas en nous une partie inférieure de l’âme (sensitive) et une partie supérieure (raisonnable) car il n’y a en nous qu’une seule âme, et cette âme n’a en soi aucune diversité de parties 3.

Notre volonté peut combattre nos passions, non pas directement, mais indirectement, par l’examen de l’objet à l’origine de ces passions. Il peut par habitude en être séparé et joint à d’autres [passions] fort différentes 4.

Finalement, il n’y a point d’âme si faible qu’elle ne puisse, étant bien conduite, acquérir un pouvoir absolu sur ses passions 5.


Puisque la cause générale des passions est l’agitation dont les esprits meuvent la petite glande qui est au milieu du cerveau 6, il suffit pour identifier tous les genres de passions de trouver les différents genres d’effets qu’ont les objets sur nous.

Cette recherche permet à Descartes d’identifier les six passions primitives qui sont : l’admiration, l’amour et la haine, le désir, la joie et la tristesse.

Toutes les autres passions sont composées de certaines de ces six passions primitives ou en sont des espèces.

Par exemple, ces trois passions de l’âme que sont l’affection, l’amitié ou la dévotion ne sont que des genres d’amour.


L’admiration est la seule passion dont la cause est dans le cerveau seul. Les causes des cinq autres se trouvent aussi dans le cœur, la rate, le foie…

Ainsi par exemple la haine se caractérise par : un pouls plus petit, des froideurs dans la poitrine, des nausées. La joie par une chaleur dans tout le corps, etc.

On constate que l’amour provoque un battement du pouls plus fort et la digestion des viandes se fait fort promptement dans l’estomac, en sorte que cette passion est utile pour la santé 7.

Il y a donc bien une liaison entre l’âme et le corps. C’est pourquoi lorsque nous avons une fois joint quelque action corporelle avec quelque pensée, l’une des deux ne se présente point à nous par après que l’autre ne s’y présente aussi 8.


Les passions sont utiles : Leur usage naturel est d’inciter l’âme à consentir et contribuer aux actions qui peuvent servir à conserver le corps ou à le rendre plus parfait 9. Ainsi la tristesse, via la douleur qu’elle nous procure, nous prévient de ce qui est nuisible au corps, la joie ce qui lui est utile.

Même le désir, rejeté par certains philosophes et par l’Eglise, est utile : Lorsqu’il procède d’une vraie connaissance il ne peut être mauvais, pourvu qu’il ne soit point excessif et que cette connaissance le règle 10.

Même un amour ou une joie non fondés ont une utilité.

Il faut s’attacher à ce qui dépend de nous (on voit ici un certain stoïcisme de Descartes).


Descartes examine les diverses passions particulières.

La seule chose qui fait que l’on peut s’estimer soi-même est la présence en nous du libre arbitre. C’est la seule chose qui rende l’homme semblable à Dieu.

La générosité est l’art de s’estimer soi-même légitimement (le plus possible), et de ne pas mépriser les autres.

Il ne faut donc pas fuir les passions :

Les hommes qu’elles peuvent le plus émouvoir sont capables de goûter le plus de douceur en cette vie 11.

Il faut d’autant moins les craindre du fait que nous voyons qu’elles sont bonnes de leur nature, et que nous n’avons rien à éviter que leurs mauvais usages ou leurs excès, contre lesquels les remèdes que j’ai expliqués pourraient suffire […] en s’exerçant à séparer en soi les mouvements du sang et des esprits d’avec les pensées auxquelles elles ont coutume d’être joints 12.

Finalement, c’est d’elles seules que dépend tout le bien et le mal de cette vie 13.


1 article 34, p.121
2 ibid.
3 article 47, p.129
4 article 50, p.132
5 ibid.
6 article 51, p.134
7 article 97, p.159
8 article 107, p.164
9 article 137, p.182
10 article 141, p.185
11 article 212, p.229
12 article 211, p.228
13 article 212, p.229