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couverture du livre la Monadologie de Leibniz

Résumé de la Monadologie (page 2)

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Leibniz distingue également deux types de vérités : les vérités de raisonnement et les vérités de fait. Les premières sont nécessaires (et leur opposé est impossible), tandis que les vérités de fait sont contingentes et leur opposé est possible.

Prenons un exemple : Si A est B et que B est C, A est C : c’est là une vérité de raisonnement nécessaire. En revanche : « il y a un chat dans ce jardin » est une vérité de fait contingente, car ce chat aurait pu ne pas s’y trouver.


L’analyse est le procédé qui permet de mettre au jour les idées plus simples contenues dans les vérités nécessaires, constituant et fondant ces dernières. Ainsi les théorèmes des mathématiciens peuvent être réduits par l’analyse aux définitions, axiomes et demandes.

Certaines de ces idées simples ne peuvent être ni définies, ni démontrées, car en tant que principes primitifs, elles ne reposent sur rien mais ce sont sur celles-ci que tout le reste se fonde : ce sont les énonciations identiques (du type : A = A ; un chat est un chat) dont l’opposé contient une contradiction expresse 1).


Les vérités de fait, bien que contingentes, obéissent également au principe de raison suffisante. Or la variété immense des choses de la nature fait que l’analyse pourrait être sans borne. Il faut donc que la dernière raison des choses 2, suffisante pour les expliquer toutes, se trouve en dehors de la série infinie des choses.

Celle-ci est une substance nécessaire : Dieu.


On parvient donc à Dieu par le principe de raison suffisante dans la Monadologie de Leibniz. L’existence de Dieu se fonde sur ce principe :

Etant raison suffisante de tout le détail, il n’y a qu’un Dieu, et ce Dieu suffit 3.

Il est infini, et les créatures tirent leur perfection de celui-ci, tandis qu’elles tirent leurs imperfections de leur nature propre.

Dieu est la cause de toute existence, mais aussi des essences. En effet, l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent 4. Ainsi par exemple, si la somme des angles d’un triangle est toujours de 180° ou si 2+2=4, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi, et aurait pu en décider autrement.

Dieu est un être nécessaire et parfait : son essence renferme donc son existence. Autrement dit : il lui suffit d’être possible pour être actuel 5 ; Dieu seul a ce privilège qu’il faut qu’il existe, s’il est possible 6.


L’existence de Dieu peut donc être déduite a priori, c’est-à-dire par le simple raisonnement, sans avoir à faire appel à l’expérience, par exemple celle d’une hypothétique rencontre avec Dieu. De son simple concept on peut déduire son existence :

Comme rien ne peut empêcher la possibilité de ce qui n’enferme aucune borne, aucune négation, et par conséquent aucune contradiction, cela seul suffit pour connaître l’existence de Dieu a priori 7.

Voici qui rappelle l’argument ontologique formulé par Saint Anselme et repris par Descartes dans les Méditations métaphysiques.

Néanmoins, on peut également déduire son existence a posteriori, à partir du constat expérimental de l’existence d’êtres contingents comme le sont les hommes ou les animaux : Ceux-ci ne sauraient avoir leur raison suffisante que dans l’être nécessaire 8.


Agir est la marque de la perfection des créatures, tandis que pâtir est la marque de leur imperfection. Or la monade agit en tant qu’elle a des perceptions distinctes et pâtit, en tant qu’elle a des perceptions confuses.

Les monades ne peuvent agir les unes sur les autres (ainsi qu’on l’a vu, elles sont sans portes ni fenêtres) ; c’est Dieu qui au commencement des temps a fixé l’harmonie de leurs rapports.


Une infinité d’univers sont possibles, mais il ne peut en exister qu’un. Il a dû y avoir une raison suffisante qui explique le choix de Dieu pour cet univers : il a choisi le meilleur des mondes possibles, en raison de sa sagesse et de sa bonté.


1 35, p.250
2 38, p.251
3 39, p.251
4 43, p.251
5 44, p.252
6 45, p.252
7 ibid.
8 ibid.