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Résumé de la Monadologie (page 3)
Dieu a choisi l’univers dans lequel les rapports entre les monades sont les meilleurs possibles. Cette liaison harmonieuse de chaque monade à chaque autre fait que chacune a des rapports qui expriment toutes les autres, et qu’elle est par conséquent un miroir vivant perpétuel de l’univers
1. Leibniz loue cette harmonie universelle, qui fait que toute substance exprime exactement toutes les autres par les rapports qu’elle y a
2.
Si Dieu est une substance nécessaire, les autres êtres sont contingents. Cela ne veut pas dire qu’ils naissent et agissent au hasard ; au contraire, il y a toujours une raison suffisante de leurs actions, et de tout événement. Ils sont contingents au sens où leur raison d’être se trouve en dehors d’eux-mêmes, tandis que la raison suffisante de Dieu se trouve en lui-même ; bien plus, il est la raison suffisante de tout.
Rien ne se produit par hasard ; la doctrine de Leibniz se caractérise par un profond déterminisme. A tel point que celui qui parviendrait à saisir l’instant présent parfaitement pourrait en déduire à la fois le passé et le futur.
Puisque les corps font effet sur d’autres corps qui eux-mêmes font effet sur d’autres corps, etc., tout corps se ressent de tout ce qui se fait dans l’univers, tellement que celui qui voit tout pourrait lire dans chacun ce qui se fait partout et même ce qui s’est fait ou se fera, en remarquant dans le présent ce qui est éloigné tant selon les temps que selon les lieux
3.
La monade représente l’entéléchie ou l’âme du corps qui lui appartient.
Chaque corps est comme un automate naturel mais infiniment supérieur aux automates artificiels, réalisés par les hommes : Les machines de la nature [ou automates naturels], c’est-à-dire les corps vivants, sont encore des machines dans leurs moindres parties jusqu’à l’infini
4.
La matière est divisible à l’infini, ce qui fait qu’ il y a un monde de créatures, d’âmes, d’entéléchies dans la moindre portion de la matière
5.
De ce fait, chaque portion de la matière peut être conçue comme un jardin plein de plantes, et comme un étang plein de poissons. Mais chaque rameau de la plante, chaque membre de l’animal, chaque goutte de ses humeurs est encore un tel jardin ou un tel étang
6.
Le corps n’agit pas sur l’âme, ni l’âme sur le corps, mais ils sont en harmonie préétablie, ce qui fait que les décisions de l’esprit coïncident avec les mouvements du corps :
L’âme suit ses propres lois, et le corps aussi les siennes, et ils se rencontrent en vertu de l’harmonie préétablie entre toutes les substances 7.
Plus précisément : Les âmes agissent selon les lois des causes finales. Les corps agissent selon les lois des causes efficientes. Et les deux règnes, celui des causes efficientes et celui des causes finales, sont harmoniques entre eux
8.
La célèbre notion leibnizienne d’harmonie préétablie est une solution originale au problème de l’union de l’âme et du corps (comment l’esprit peut-il agir sur le corps, alors que le premier est immatériel ?), déjà examiné par Descartes dans les Passions de l’âme et Spinoza dans l’Ethique.
L’ensemble des esprits compose la Cité de Dieu, c’est-à-dire le plus parfait état qui soit possible sous le plus parfait des monarques
9.
Leibniz conclut en affirmant à nouveau l’idée selon laquelle ce monde est le meilleur des mondes possibles, qui lui vaudra une réplique mordante de la part de Voltaire dans Candide :
Si nous pouvions entendre assez l’ordre de l’univers, nous trouverions qu’il surpasse tous les souhaits des plus sages, et qu’il est impossible de le rendre meilleur qu’il est 10.
1 56, p.254
2 59, p.255
3 61, p.256
4 64, p.257
5 66, p.257
6 67, p.257
7 78, p.260
8 79, p.260
9 85, p.261
10 90, p.263