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Résumé de la Physique (page 4)
Livre IV
Qu’est-ce que le lieu ?
Le principal mouvement est celui qui se fait selon le lieu : le transport.
Il y a six directions : haut, bas, gauche, droite, devant, derrière.
C’est ici qu’Aristote expose sa célèbre théorie du lieu naturel, selon laquelle chaque corps a un lieu dans lequel il se tient naturellement :
Si rien n’y fait obstacle, chacun se porte vers son lieu propre, l’un en haut, l’autre en bas 1.
Mais qu’est-il ? Une masse corporelle ? C’est impossible, sinon deux corps se trouveraient au même endroit
. Le paradoxe du lieu, c’est qu’il ne peut appartenir aux choses corporelles ni aux choses incorporelles, il a en effet une grandeur mais pas de corps
2.
Aristote distingue le lieu commun (celui dans lequel se trouvent tous les corps) du lieu particulier (celui dans lequel ils se trouvent en premier).
Il définit le lieu comme le contenant premier de ce dont il est le lieu
3.
Il résout l’aporie de Zénon (le lieu doit être lui-même dans un lieu, ce qui entraîne une régression à l’infini absurde) en montrant que le lieu peut se trouver dans un corps comme la santé est dans les corps chauds en tant qu’état, et le chaud dans le corps en tant que propriété
4.
Puisque le mouvement se produit à l’intérieur d’un contenant qui demeure en repos (le lieu), la première limite immobile du contenant, voilà ce qu’est le lieu
5.
Ce pourquoi le lieu est quelque part, non pas comme dans un lieu, mais comme la limite est dans le limité
6.
Le vide est une sorte de lieu dans lequel il n’y a rien (un lieu pur).
Pour Aristote, le vide n’existe pas. Les partisans du vide essaient de prouver son existence en montrant que sans lui, aucun mouvement ne serait possible. C’est tout le contraire pour Aristote : Pas une seule chose ne peut être en mouvement si le vide existe ; en effet dans le vide, il y a nécessairement repos, car il n’est rien vers quoi un mouvement se fera plus ou moins volontiers, car, en tant que vide, il ne possède pas de différence
7.
De plus un mouvement qui se produit dans le vide serait infini, puisqu’il n’y a rien pour l’arrêter.
Le vide n’existe ni en acte, ni même en puissance.
Aristote examine à présent la notion du temps.
Il expose le célèbre paradoxe du temps : le temps n’existe pas puisqu’il est composé du passé, qui n’est plus, du futur, qui n’est pas encore, et du présent qui est évanescent, et disparaît sans cesse.
Le temps n’est pas un mouvement, puisque celui-ci peut être plus ou moins rapide, à la différence du temps. Mais le temps n’existe pas sans changement : il ne semble pas que du temps ait passé quand on garde la même pensée. Ainsi, on dit qu’il s’est passé du temps quand on perçoit un changement.
Ce pourquoi le temps n’est ni le mouvement, ni sans le mouvement
8. Il est donc nécessairement quelque chose du mouvement
9. Mais quoi ? Voici la réponse :
Lorsque nous percevons l’antérieur et le postérieur, alors nous disons qu’il y a du temps, car voilà ce qu’est le temps : le nombre du mouvement selon l’antérieur et postérieur 10.
Ainsi, puisque le temps est mesure du mouvement
11, le temps est nombre
12.
Il est impossible que le temps existe si l’âme n’existe pas, puisque le nombre ne peut exister sans ce qui nombre.
1 livre IV, 208b, p.150
2 ibid., 209a, p.152
3 ibid., p.153
4 ibid., 210b, p.157
5 ibid., 212a, p.161
6 ibid., 212b, p.163
7 ibid., 214b, p.169-170
8 ibid., 219a, p.181
9 ibid., p.182
10 ibid., 219b, p.183
11 ibid., 221a, p.187
12 ibid., p.188