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drapeau anglais couverture du livre les Méditations métaphysiques de Descartes

Résumé des Méditations métaphysiques (page 2)

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Pourtant un contre-argument apparaît : le corps n’est-il pas plus connaissable que l’esprit ou la pensée ?


Le corps est visible, on peut le toucher, le manipuler, effectuer des expériences sur celui-ci.
La pensée au contraire est immatérielle et sa nature semble mystérieuse.

Descartes ne commet-il donc pas une erreur en cherchant une vérité certaine dans « la chose qui pense » ? Ne faudrait-il pas chercher celle-ci dans la matière ?


Pour invalider cet argument, Descartes recourt dans les Méditations métaphysiques au célèbre argument de la cire. Lorsqu’on examine ce bout de matière pure, on y décèle certaines caractéristiques : une certaine longueur, une consistance, telle ou telle couleur, etc. Néanmoins, si on chauffe celle-ci, toutes ces caractéristiques, qui semblaient solidement ancrées dans la chose, ont disparu. La cire solide devient liquide, sa couleur change, ainsi que son poids ou son diamètre.

Nous n’avions donc pas découvert une évidence indubitable. Il est donc illusoire de chercher une vérité de ce type dans la matière et les corps.

La perception, qui semble nous donner un rapport direct et immédiat à la vérité de la chose, est donc trompeuse.


En revanche, cette vérité peut être découverte, non par la perception mais par l’entendement. En effet, dans la cire solide et la cire fondue, il reste des éléments qui ne changent pas : la cire a par exemple toujours une certaine étendue, une certaine flexibilité, etc. Ce sont là des éléments invariants de tout type d’objet matériel, dont l’idée nous vient par abstraction. Ainsi c’est en abstrayant le point commun de différentes étendues que l’on obtient la notion générale d’étendue.

C’est ainsi que l’entendement, à la différence de la perception saisit une vérité dans la chose. Descartes préfigure ici la distinction que fera Locke des qualités premières et des qualités secondes, dans son Essai concernant l’entendement humain.

Il utilise un second exemple, celui des chapeaux observés du haut de sa fenêtre pour montrer que l’entendement saisit une vérité qui échappe à la perception : les passants qui portent ces chapeaux.

Descartes conclut que la vérité indubitable se trouve du côté de l’esprit, plutôt que du corps :

De ce que les corps mêmes ne sont pas proprement connus par les sens ou la faculté d’imaginer, mais par le seul entendement, je vois clairement qu’il n’y a rien qui ne soit plus facile à connaître que mon esprit 1.


Dans le livre III des Méditations métaphysiques, Descartes cherche à déduire des vérités certaines qui seraient contenues dans le cogito. Rappelons que de celui-ci, Descartes a déjà déduit des vérités concernant le moi, comme chose qui pense.

Or Descartes va montrer qu’on peut déduire des vérités certaines concernant Dieu, des vérités qu’il a mises au jour concernant le moi.

Autrement dit : du cogito il a déduit le moi, et du moi, il va déduire Dieu.

C’est un point crucial car tant que l’on ne sait pas si Dieu existe, et s’il ne nous trompe pas délibérément sur toute chose, nous ne sommes sûrs d’aucune vérité à propos du monde.

Pour cela il va partir du Moi comme « chose qui pense », cette vérité indubitable. Or cette chose qui pense contient des idées. Il distingue les idées « nées avec moi », « faites par moi-même », et enfin « étrangères, venues du dehors ».


Comment peut-on être sûr que ces dernières renvoient à une vraie réalité extérieure ? On peut en effet supposer en moi une puissance spontanée de produire ces idées sans aide de choses extérieures, comme dans le cas du rêve.

Descartes propose un moyen de déterminer si telle idée renvoie bien à une réalité extérieure. Il s’agit de noter que certaines idées participent à plus de degrés d’être ou de perfection que d’autres 2. Il prend l’exemple des idées de substance et d’accident. La première a plus de réalité que la seconde.

Si l’on admet cela, alors il faut remarquer que l’idée de Dieu occupe une position privilégiée :

Celle par laquelle je conçois un Dieu souverain, éternel, infini, immuable, a certainement en soi plus de réalité objective que celles pour qui les substances finies me sont représentées 3.

1 p.108
2 p.120
3 Ibid.