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couverture du livre les Méditations métaphysiques de Descartes

Résumé de : Les Méditations métaphysiques

Les Méditations métaphysiques sont parues en 1641, en latin. Il s’agit de trouver un fondement certain à la connaissance. Pour cela, Descartes reprend à son compte les différents arguments sceptiques, et soumet à un doute radical toutes les idées qu’il estimait vraies. Il va alors atteindre une certitude absolue, dans l’expérience du célèbre cogito.


Du même auteur : Règles pour la direction de l'esprit  les Passions de l'âme


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Y a-t-il une vérité qui soit absolument certaine ?

C'est à cette question que Descartes cherche une réponse dans les Méditations métaphysiques.


Descartes remarque que les sens nous trompent, et que de ce fait il est prudent de ne pas se fier à ceux qui nous ont une fois trompés.

Il reprend les arguments sceptiques : une tour carrée paraît ronde de loin, un bâton plongé dans l’eau paraît brisé, etc.

Certes, le fait de douter de l’existence ou de la vérité du monde extérieur paraît extravagant. Mais il ne faut pas oublier que lorsque nous rêvons, nous croyons solidement à la réalité de ce que nous voyons dans nos songes, alors que ce n’est qu’illusion. Vivrions-nous dans un rêve, dans lequel rien n’existe réellement ?

Descartes répond que l’imagination a ses limites : elle ne peut pas créer de nouvelles choses, simplement les combiner autrement. Elle ne peut donc probablement pas avoir créé d’elle-même notre monde.


Descartes propose une distinction entre la science des choses composées (physique, médecine) qui seraient douteuses, car travaillant sur des choses que l’imagination aurait pu forger par combinaisons fantaisistes, et la science des choses simples (arithmétique, géométrie, etc.) travaillant sur l’étendue, les figures, les quantités, le lieu, le temps, et qui seraient elles certaines. Car que je veille ou que je dorme, deux et trois joints ensemble formeront toujours le nombre de cinq 1.

Mais l’auteur des Méditations métaphysiques balaie lui-même cette distinction : peut-être que Dieu nous trompe même là-dessus. La bonté de Dieu n’exclue-t-elle pas cette hypothèse ? Comment pourrait-il ainsi nous abuser ?

En fait, l’existence même de Dieu est incertaine. Nous sommes donc, une fois encore, dans une profonde incertitude.


Descartes imagine alors l’hypothèse la plus pessimiste possible, celle du malin génie :

Un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant a employé toute son industrie à me tromper 2.

Cette hypothèse qui clôt le livre I, est reprise au début du livre II. Descartes est toujours à la recherche d’une vérité indubitable, comme Archimède qui réclamait un point fixe pour soulever la terre.

Or au cœur même de l’hypothèse la plus pessimiste, celle du malin génie, se cache une vérité certaine : Il n’y a donc point de doute que je suis, s’il me trompe 3.


On voit donc apparaître ici ce qu’on appelle le cogito cartésien :

De sorte qu’après y avoir bien pensé, il faut conclure et tenir pour constant que cette proposition : je suis, j’existe est nécessairement vraie toutes les fois que la prononce ou que je la conçois en mon esprit 4.

Dans le Discours de la Méthode, Descartes résumait cela de manière plus elliptique : Je pense, donc je suis.

Au cœur même du doute se dissimule donc une vérité certaine. S’en dissimule-t-il d’autres ?


Descartes tente de découvrir d’autres vérités indubitables à partir de celle-ci.

Peut-on, tout d’abord, dire quelque chose de certain à propos de ce moi qui pense ? Qu’est-ce que le « je » du « je pense » ?

Suis-je un homme ? Une âme ? Tous ces termes flous ne peuvent être retenus : qu’est-ce qu’un homme ? Un animal raisonnable, comme le définit Aristote et les scolastiques ? Qu’est-ce qu’une âme ? Ne serais-je pas plutôt qu’une simple âme, aussi un corps ?

En fait, il faut revenir à la vérité indubitable du « je pense ». Tout ce que l’on peut dire de certain sur moi-même, c’est que je ne suis, précisément parlant, qu’une chose qui pense 5.

On peut donc aussi admettre une quantité d’autres vérités à propos du moi, à partir de cet attribut essentiel, la pensée, qui définit le moi :

Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent 6.

Ainsi du cogito, peu à peu, on déduit une quantité de vérités certaines.

1 Méditations métaphysiques, GF Flammarion, Paris, 2009, p.85
2 p.89
3 Ibid.
4 Ibid.
5 p.97
6 p.99