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couverture du livre la République de Platon

Résumé de : La République

La République est un dialogue de Platon, qui développe une conception originale de la vie sociale à l’intérieur d’une Cité idéale.

Ce serait selon Cicéron le premier livre de philosophie politique grecque.

Platon affirme l’existence, au-delà du monde sensible, d’un monde intelligible, le monde des Idées. On y trouve le célèbre mythe de la Caverne.


Du même auteur : le Banquet


Livre I

Ce livre simplement introductif met en scène la rencontre de Socrate avec ses différents interlocuteurs : Glaucon, Adimante, etc.

Livre II

Glaucon soutient à Socrate qu’on n’est jamais moral par désir de justice, mais par simple peur de la sanction.

Il illustre son propos en se référant au célèbre mythe de l’anneau de Gygès : celui-ci ayant trouvé un anneau qui le rende invisible, pouvait commettre tous les méfaits qu’il souhaite sans risque d’être arrêté.

Cela montre que ceux qui pratiquent la justice agissent par impuissance de commettre l’injustice 1 ou encore que personne n’est juste volontairement, mais par contrainte 2.

Il faut que Socrate, suite à cette interpellation, vienne au secours de la justice 3, pour en fonder la légitimité.


Socrate propose, au lieu d’examiner la justice dans l’individu, de l’examiner dans la Cité (selon le principe : on voit mieux les lettres écrites en grands caractères qu’en petits caractères).

Les hommes s’unissent en peuple et fondent une cité par besoin, parce que seuls, ils n’arrivent pas à remplir tous leurs besoins.

On voit donc apparaître dans la République de Platon l’esquisse du principe de la division du travail, qui sera illustré bien plus tard par Adam Smith :

On produit toutes choses en plus grand nombre, mieux et plus facilement, lorsque chacun, selon ses aptitudes et dans le temps convenable, se livre à un seul travail, étant dispensé de tous les autres 4.

De ce fait, chacun se spécialise et une foule de métiers apparaissent : charpentiers, forgerons, bergers, etc.


Dans la cité viciée, des métiers inutiles, qui ne sont pas là pour la nécessité mais pour l’agrément, apparaissent : musiciens, artistes. De ce fait, la cité doit s’agrandir et pour cela faire la guerre. D’où l’apparition de soldats.

Socrate précise le caractère idéal du soldat, ou Gardien : il doit être à la fois doux avec les habitants de la Cité et irascible, agressif envers les autres. Leur éducation devra se passer de musique et de poèmes, et Socrate en profite pour condamner au passage les fables qui montrent des dieux immoraux.

Livre III

Platon en vient même à chasser le poète de la Cité : plus précisément le poète « sulfureux » : celui qui sait tout imiter, y compris le vil :

Nous l’enverrions dans une autre ville, après avoir versé de la myrrhe sur sa tête et l’avoir couronné de bandelettes 5.

En revanche, sera retenu dans la Cité le poète « moralisant » : celui, plus austère et moins agréable qui imitera pour nous le ton de l’honnête homme 6.


L’éducation des Gardiens devra intégrer à la fois la musique et la gymnastique, qui se complètent l’une l’autre : si la musique adoucit, la gymnastique fortifie, ce qui est idéal pour le Gardien qui doit être à la fois doux et irascible.

Le pouvoir doit appartenir aux plus âgés, parce que ce sont les plus sages. Mais il faut mentir au peuple, et prétendre fonder la légitimité de l’appartenance du pouvoir à telle ou telle caste par un mythe : les dieux auraient formé ceux qui commandent avec de l’or, et ceux qui obéissent avec du fer et de l’airain. Un oracle prédit la ruine de la cité quand elle sera gardée par le fer ou par l’airain 7.

Les Gardiens étant de la race d’or, ne doivent pas en posséder. Rien ne doit leur appartenir en propre, sinon, ils commenceraient à comploter pour augmenter leurs propriétés.

Voici maintenant la cité fondée, et décrite, dans sa complexité.

Livre IV

Socrate revient dans le quatrième livre de la République à l’interrogation de départ : qu’est-ce que la justice et qu’est-ce qui fonde sa légitimité, dans la Cité ?

La justice de la Cité est l’une de ses quatre vertus cardinales. Ces vertus sont nécessaires pour que la Cité soit saine et fonctionne correctement.

Les quatre vertus cardinales sont donc : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice.


- La sagesse : les dirigeants de la Cité, et ses Gardiens, délibèrent afin de prendre une décision politique. Dans cette prise de décision, ils font intervenir la prudence, qui est une sorte de science.

- le courage : ici encore, ce sont les Gardiens qui détiennent cette vertu

- la tempérance (ou la maîtrise de soi) : de même qu’en chaque homme, il y a une partie supérieure, qui doit commander à la partie inférieure, afin de rester maître de soi, la Cité est maîtresse d’elle-même si la classe sociale supérieure commande à l’inférieure, si les désirs de la foule des hommes de peu sont dominés par la sagesse du plus petit nombre des hommes vertueux 8.

- la justice consiste à ne détenir que les biens qui nous appartiennent en propre et à n’exercer que notre propre fonction 9


La confusion des classes (par exemple, quand un artisan veut devenir gardien) constitue pour la cité le dommage suprême : une injustice.

1 La République, GF-Flammarion, Paris, 1966, trad. R. Baccou, 359a-360b, p.109
2 360b-361c, p.110
3 367b-368b, p.116
4 370b-371a, p.119
5 397b-398b, p.149
6 Ibid.
7 415a-416a, p.167
8 431a-431e, p.183
9 433d-434c, p.186