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couverture du livre la République de Platon

Résumé de La République (page 7)

Livre VIII

Si la bonne forme de gouvernement est la monarchie, ou aristocratie, quelles en sont les quatre formes viciées, les quatre maladies de l’Etat 1 ?


Il s’agit de la timocratie, l’oligarchie, la démocratie ou la tyrannie.


De même qu’il y a cinq espèces de cité, il y a cinq types de caractère chez les individus.

La timocratie (que l’on trouve à Sparte) est le gouvernement de l’honneur. Ce type de gouvernement apparaît quand les Gardiens, au lieu de s’en tenir à la communauté des biens, s’approprient des terres et des maisons, et au lieu de garder les autres citoyens comme des hommes libres ou des amis, les traitent en serviteurs.

On pourrait dire que c’est un gouvernement militaire, un système où les militaires ont pris le pouvoir.

Le caractère de l’individu correspondant à ce type de gouvernement est le jeune homme ambitieux.


L’oligarchie est le gouvernement dans lequel ce sont les riches qui ont le pouvoir, les pauvres en étant exclus. On peut imaginer ce qui arriverait si l’on confiait ainsi le gouvernail au matelot le plus riche, au lieu de le confier au matelot le plus expérimenté… De plus, le bien de la cité est, ainsi qu’on l’a vu, ce qui l’unit et la rend une, or une telle cité est double et chacune des deux parties (pauvres et riches) complote sans cesse contre l’autre.

L’avare est le type de caractère correspondant à ce type de gouvernement.


La démocratie apparaît lorsque, dans une oligarchie, les pauvres prennent le pouvoir et tuent ou bannissent les riches.

Plusieurs traits de ce type de régime semblent positifs : La cité déborde de liberté et de franc-parler et on y a licence de faire ce qu’on veut 2. De cette manière, chacun organise sa vie de la façon qui lui plaît 3.

Il semble donc que ce soit le meilleur des régimes :

Il y a de fortes chances qu’il soit le plus beau de tous. Comme un vêtement bigarré qui offre toute la variété des couleurs, offrant toute la variété des caractères, il pourra paraître d’une beauté achevée.

Ainsi beaucoup de gens, pareils aux enfants et aux femmes qui admirent les bigarrures, décideront qu’il est le plus beau 4.


En fait, on trouve toutes les constitutions dans ce gouvernement. C’est un bazar de constitutions 5.

C’est un gouvernement agréable, anarchique et bigarré qui dispense une sorte d’égalité aussi bien à ce qui est inégal qu’à ce qui est égal 6.


Chez l’homme le caractère correspondant est le jeune homme plein de vices, celui qui vit au jour le jour, et s’abandonne au désir qui se présente, l’ami de l’égalité 7.


Le problème de ce gouvernement est que l’esprit de liberté ne connaît plus de limites : A la fin, l’anarchie gagne jusqu’aux animaux 8. Les gouvernés jouent aux gouvernants, et ne tolèrent plus que les gouvernants qui ont l’air de gouvernés.

Toutes les hiérarchies sont bouleversées dans cette décadence, et la notion même de hiérarchie n’est plus supportée : le père traite son fils comme son égal, le non-citoyen veut être traité comme le citoyen, les vieillards imitent les jeunes gens, etc.


L’issue de cette longue décadence est la tyrannie. Cette licence et anarchie devenant insupportables à tous et toutes, les citoyens font appel à un seul homme pour rétablir la situation et lui donnent tous les pouvoirs : L’excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude 9.


De cette manière, le peuple […] en échange d’une liberté excessive et inopportune a revêtu la livrée de la plus dure et de la plus amère servitude 10.

Livre IX

Le caractère correspondant à la tyrannie est l’homme concupiscent, celui qui n’est que désir.


Platon a donc établi la hiérarchie des régimes politiques ; à savoir, dans l’ordre décroissant : monarchie, timocratie, oligarchie, démocratie et tyrannie.


Platon admet le caractère éventuellement utopique de la Cité idéale qu’il décrit : Il n’importe nullement que cette cité existe ou doive exister un jour : c’est aux joies de celle-là seule et de nulle autre que le sage conformera sa conduite 11.

Livre X

On trouve ici le célèbre mythe d’Er le Pamphylien : après la mort, les âmes ont la possibilité de choisir les conditions de leur prochaine vie et boivent les eaux du fleuve Lethé pour oublier leur vie antérieure.


1 544a-545a, p.304
2 557b-558b, p.317
3 Ibid.
4 Ibid.
5 Ibid.
6 558b-559b, p.318
7 561a-562a, p.321
8 562a-563a, p.322
9 563a-564a, p.323
10 568c-569c, p.329
11 592a-592b, p.356