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Résumé de La République (page 2)
De même, on retrouve dans l’âme de l’individu ces trois qualités : tempérance, courage et sagesse.
Ce qui vient d’être lu en gros caractères dans la Cité doit pouvoir se lire en petits caractères dans l’âme de l’individu.
Si notre âme est une, de par l’accord des divers éléments qui la composent, elle n’est point cependant absolument simple. Ces trois parties de l’âme correspondent aux trois classes de la Cité.
Ces trois parties de l’âme sont :
- celle par laquelle l’âme raisonne : l’élément rationnel
- celle par lequel elle aime, a faim, a soif et vole sans cesse autour des autres désirs : l’élément irrationnel et concupiscible
- l’élément irascible, par lequel nous nous mettons en colère
Il faut distinguer la colère des autres désirs, parce que celle-ci peut se ranger parfois du côté de la raison. Par exemple dans le cas où l’on éprouve de la colère d’être traité injustement.
Dans ce cas-là, l’élément irascible ne se rattache pas à l’élément concupiscible, mais à l’élément rationnel, car nous nous mettons légitimement en colère.
Néanmoins, la colère est bien à distinguer de la raison, car les bêtes sauvages comme les enfants sont irascibles, mais n’ont pas la raison en partage.
Ainsi, il y a dans la Cité et dans l’âme de l’individu des parties correspondantes et égales en nombre
1.
L’individu est courageux, sage ou juste de la même manière et par le même élément que la Cité. Or la Cité est juste lorsque chacune des trois classes s’occupe de sa propre tâche. Donc chacun de nous est juste lorsque les trois parties de son âme gardent leur place et remplissent leur propre tâche. A savoir : la raison doit commander, secondée par la colère, à l’élément concupiscible.
On a donc à la fois identifié dans un même mouvement la Cité juste et l’individu juste. De même que la santé est assurée lorsqu’il y a de bons rapports de domination entre les divers éléments du corps, la vertu consiste dans l’établissement des bons rapports de domination entre les diverses parties de l’âme.
Il se pourrait qu’il y eût autant d’espèces d’âmes qu’il y a d’espèces de constitutions politiques : cinq espèces de constitution et cinq espèces d’âmes.
Livre V
Quelle est pour Platon la meilleure constitution, correspondant à la bonne âme ?
Celle-ci est la monarchie, lorsqu’un homme surpasse remarquablement les autres. Elle peut également être nommée aristocratie, lorsque plusieurs hommes surpassent les autres.
J’appelle bonne et droite une pareille constitution, soit dans la Cité, soit dans l’homme
2.
On peut identifier quatre autres constitutions, mauvaises et déviées.
Mais avant de rentrer dans le détail de celles-ci, Socrate est pressé de s’expliquer sur son idée de communauté des femmes et des enfants, ainsi décrite :
Les femmes de nos guerriers seront communes toutes à tous : aucune d’elles n’habitera en particulier avec aucun d’eux ; de même les enfants seront communs, et les parents ne connaîtront pas leurs enfants, ni ceux-ci leurs parents 3.
Dans la République, l’eugénisme est appliqué dans toute sa rigueur : les enfants difformes seront écartés, et il faut privilégier les rapports très fréquents entre hommes et femmes d’élite ; ceux-ci devront être très rares au contraire entre sujets inférieurs, - pour que le troupeau atteigne la plus haute perfection
4.
La communauté des femmes et des enfants n’est qu’un exemple parmi d’autres de la communauté des biens, plus générale, que Platon appelle de ses vœux.
En quoi cela serait-ce avantageux pour la Cité ?
Platon montre que le plus grand mal pour une cité, c’est ce qui la divise et la rend multiple au lieu d’une ; et le plus grand bien, ce qui l’unit et la rend une.
La cité la mieux organisée est donc celle dans laquelle la plupart des citoyens disent à propos des mêmes choses : ceci me concerne, ceci ne me concerne pas
5.
Dans cette optique, la communauté des femmes et des enfants participe à cette unité. C’est donc un mode de fonctionnement à instaurer, et pour cela, il faudrait supprimer la famille comme base sociale de la Cité. C'est là une des idées les plus surprenantes développées dans la République.
1 440e-441e, p.194
2 448a-449d, p.203
3 457b-458b, p.212
4 459b-460a, p.214
5 462a-462e, p.217