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Scène de la vie antique

Les Présocratiques


Héraclite, Parménide, Pythagore... Qui étaient ces penseurs ? Quelles doctrines professaient-ils ?

Retrouvez les principaux auteurs et ouvrages concernant cette notion, ainsi que les principales problématiques rencontrées.


Œuvres présentées

couverture du livre

La Sagesse présocratique Collectif

Qu'est-ce qui vient unir ces différents penseurs sous le terme de "présocratiques" ? Quel était le point commun entre ces physiciens, historiens, médecins, poètes... ? En savoir +

Bibliographie indicative

couverture du livre

Fragments Héraclite

De la pensée d'Héraclite, on ne connaît que peu de choses... De lui, nous n'avons qu'une centaine de citations énigmatiques, qui nous ont été transmises à travers les siècles, rassemblées dans ce recueil.



couverture du livre

Sur la nature ou sur l'étant Parménide

Voici le célèbre poème de Parménide, qui décrit les deux voies : celle de l'être et celle, trompeuse, du non-être, un texte auquel Heidegger vouait une admiration sans borne.



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Lire les Présocratiques Collectif

Cet ouvrage situe la pensée des présocratiques, de Thalès à Démocrite, dans leur contexte historique et social : la Grèce archaïque, livrant ainsi un précieux éclairage sur leurs œuvres.



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Les Présocratiques Collectif

Une édition de luxe, présentant les différents fragments des présocratiques, des plus connus (Thalès, Zénon d'Elée, Anaximandre...) aux moins connus (Dioclès, Lysis, etc.).



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Au commencement de la philosophie Hans-Georg Gadamer

Le fondateur de l'herméneutique a donné en 1988 une série de conférences sur les présocratiques, dont voici la transcription fidèle. Pour lui, dans ce commencement de la philosophie grecque se joue le destin de l'Occident.

Vidéos recommandées

Conférences, colloques, émissions de radio... voici 10 vidéos qui vous aideront à mieux comprendre la pensée des présocratiques.

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Principales figures

Ecole de Milet (en Ionie, sur la côte de l’actuelle Turquie)

Thalès (625 - 547 av. JC) : il ne nous reste de lui aucun écrit, seulement des récits rapportés. Pour lui, le principe fondamental à l’origine de toutes choses est l’eau. C’est le premier des Sept Sages. Il aurait étudié les mathématiques lors d’un séjour en Egypte, et introduit la géométrie en Grèce. Il serait à l’origine du fameux théorème qui porte son nom. Grâce à sa science, il aurait pu prédire des éclipses et calculer la hauteur de la grande pyramide. Il aurait été également conseiller militaire et politique. Tout cela n’est pas sûr, et a peut-être inventé par des biographes ultérieurs pour ajouter à sa légende.


Anaximandre (610 - 546 av. JC) : pour lui, le principe fondamental est l’ « apeiron », que l’on peut traduire par « l’illimité » ou « l’indéfini ». C’est le premier à proposer une explication systématiquement rationnelle, scientifique, du monde. Successeur de Thalès à la tête de l’école de Milet, il aurait eu pour élève Anaximène, Pythagore et Xénophane. Il soutient, le premier, que la Terre est suspendue dans l’infini du cosmos, sans besoin d’aucun support. Il aurait dessiné la première carte du monde, devenant ainsi l’un des premiers géographes de l’Histoire.


Anaximène (585 - 525 av. JC) : Elève d’Anaximandre, il se distingue de lui en soutenant que le principe fondamental est l’air. Tous les autres éléments en proviennent. L’air, lorsqu’il est dilaté devient feu ; comprimé, il devient progressivement, puis eau, puis terre. Tout ce qui existe n’est rien d’autre que de l’air raréfié ou condensé. Il aurait donc inventé la théorie de la compression et de la raréfaction.


Ephèse (en Ionie)

Héraclite (544 - 504 av. JC) : la légende le décrit comme pessimiste et misanthrope, sans que cela ne soit vérifiable. Il aurait écrit un livre dont il ne reste que des fragments, difficilement compréhensibles en raison de l’absence de ponctuation, qui engendre des interprétations contradictoires. La loi fondamentale est le logos, malheureusement ignoré des hommes, qu’il faut suivre pour atteindre la sagesse. Sa pensée accorde une place fondamentale au devenir, ainsi qu’il apparaît dans cette célèbre maxime : On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.


Elée (sur la côte de l’actuelle Italie)

Xénophane (570 - 475 av. JC) : il voyagea dans tout le monde grec, poussant jusqu’en Sicile, avant de s’installer à Elée où il fonda l’école du même nom. Il aurait eu Parménide pour disciple. Il critique les deux piliers de la culture grecque, le polythéisme anthropomorphiste qui prête aux dieux des traits humains, et Homère, appelant à un enseignement nouveau. Il insiste sur les limites de la connaissance humaine, ce qui fait qu’on peut le considérer comme un précurseur du scepticisme. Auteur de poèmes dont on n’a retrouvé que quelques fragments, ce que l’on sait de lui nous provient principalement d’Aristote.


Parménide (fin VIème - milieu Vème siècle av. JC) : il aurait été l’élève des pythagoriciens, puis de Xénophane. Il a composé un poème, De la Nature, dont il nous reste des fragments. Il y distingue deux voies : celle de la vérité (« l’être est, le non-être n’est pas ») et celle, trompeuse, de l’opinion (« le non-être est »). A 65 ans, il se rend à Athènes où il rencontre le jeune Socrate. Platon lui consacre un dialogue, mettant en scène le dialogue qui aurait pu avoir eu lieu entre ces deux grands esprits.


Zénon d’Elée (490 - 430 av. JC) : disciple de Parménide, il propose de célèbres arguments pour prouver que le mouvement est impossible, et qu’il ne s’agit que d’une illusion des sens, tel que celui de la flèche : une flèche tirée d’un arc n’atteindra jamais sa cible, puisqu’il lui faut toujours parcourir la moitié de la distance restante, et ainsi de suite, à l’infini. Ces paradoxes, qui semblent insolubles, ont soulevé de nombreux débats à travers les siècles, suscitant en particulier l’intérêt de Bergson.


Mélissos (470 av. JC - ?) : homme politique et amiral de la ville de Samos, il prend une part active à la guerre contre Athènes, et remporte contre celle-ci des batailles navales, grâce à son sens de la stratégie. Après une rencontre avec Héraclite, il se convertit à l’éléatisme de Parménide, mais se différencie de celui-ci sur sa conception de l’être : tandis que Parménide soutient que l’être est fini et sphérique, il le considère pour sa part comme infini.


Sicile

Empédocle (490 - 435 av. JC) : pour lui, on dénombre deux principes fondamentaux, à l’origine de toute chose, et non un seul : l’amour et la haine. Ces principes d’unification et de répulsion engendrent les quatre éléments (eau, terre, air, feu) dont tout est composé. Ses ouvrages, De la nature et les Purifications, privilégiant la forme poétique, ne nous sont pas parvenus en totalité. Il est mort en se jetant dans l’Etna ; on n’en a retrouvé qu’une sandale, abandonnée au bord du cratère.


Calabrie (sud de l’Italie)

Pythagore (vers 580 – vers 494 av. JC) : il se rend en Egypte où il étudie l’astronomie, la géométrie. Il aurait été initié à différents Mystères, dont celui des prêtresses de Delphes. Il fonde une école à Crotone, qui attire de nombreux disciples, et devient une véritable communauté, aussi bien philosophique que religieuse, politique, scientifique et mystique. Pythagore développe en effet une véritable mystique des nombres. Il ramène toute chose aux nombres : l’harmonie musicale, les dieux, les planètes, etc. Il soutient, le premier, que la Terre est ronde, et croit à la réincarnation des âmes. Végétarien, beau, athlétique, il fait forte impression sur ceux qui le rencontrent. Les circonstances de sa mort restent incertaines.


Abdère (nord de la Grèce)

Leucippe (460 - 370 av. JC) : il fut l’élève de Parménide ou Zénon. Père de l’atomisme, il développa l’idée que toutes les choses sont divisibles en parties plus petites, jusqu’à atteindre ultimement les éléments premiers, qui composent toute chose et sont, en eux-mêmes, insécables, d’où leur nom : les « atomes » (ce qui ne peut être coupé). Rien d’immatériel n’existe, les Dieux eux-mêmes sont matériels, et n’interviennent pas dans les affaires humaines. Démocrite fut son disciple.


Démocrite (470 – vers 360 av. JC) : grand voyageur, il parcourt l’Inde, la Perse, et l’Egypte. A son retour, il se retira dans une cabane au fond de son jardin, et étudie les différentes sciences : mathématique, médecine, éthique, cosmologie, botanique… devenant en quelque sorte esprit universel. Il recueille l’enseignement de Leucippe et développe la doctrine de l’atomisme, doctrine qui suscitait l’ire de Platon, qui chercha à faire disparaître ses ouvrages, avant de renoncer à ce projet. Il était célèbre pour son rire : riant de la folie des hommes, de leur bêtise, il vivait reclus, mais malgré cette solitude, il était très gai, ainsi qu’en a pu témoigner le médecin Hippocrate qui vint le consulter, et le jugea « sage parmi les sages ».


Athènes

Anaxagore (500 - 428 av. JC) : né en Ionie, il vient enseigner pendant une trentaine d’années à Athènes. Périclès fut l’un de ses élèves et on pense qu’il côtoya Socrate un moment. Il pense que le principe de toutes choses est l’Intellect, l’Esprit (le « Noûs »), s’éloignant ainsi du matérialisme des autres présocratiques (l’eau, l’air…). Il développa le premier l’idée que rien ne naît ni ne périt, mais que tout se transforme. Ses voyages en Egypte l’amènent à se perfectionner en mathématiques, et il aborde, le premier, le problème de la quadrature du cercle. Considérant que les astres sont de simples pierres incandescentes et non des Dieux, il frôle la mort lors d’un procès et se retire près de Milet.