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couverture du livre l'Esprit des Lois de Montesquieu

Résumé du livre De l'Esprit des Lois (page 6)


L’histoire de Rome conforte l’idée de Montesquieu selon laquelle les lois doivent s’adapter aux principes du gouvernement. En effet, Rome changeait la sévérité des peines selon qu’elle était monarchie ou république. Les débuts de Rome sont en effet marqués par une grande sévérité des peines, avec des peines de mort contre les pamphlétaires et les poètes.


De manière générale, l'auteur de l'Esprit des Lois s’appuie beaucoup sur les romains. L’histoire romaine est souvent convoquée par l’auteur pour appuyer telle ou telle démonstration : Je me trouve fort dans mes maximes, lorsque j’ai pour moi les romains 1.

La torture est adaptée au despotisme, qui doit être gouvernée par la crainte. Mais Montesquieu refuse de défendre la torture, même dans son approche qui consiste à identifier les lois efficaces dans tel ou tel régime : J’entends la voix de la nature qui crie contre moi 2.

Deux principes judiciaires éminemment despotiques sont la loi du talion et la punition des pères pour les fautes commises par les enfants.

Livre VIII

Montesquieu examine ici la façon dont chacun de ces régimes disparaît.

C’est la corruption des principes de ces trois types de gouvernement qui provoque leur chute.


Une démocratie se fragilise lorsqu’on perd l’esprit d’égalité, mais encore quand on prend l’esprit d’égalité extrême, et que chacun veut être égal à ceux qu’il choisit pour lui commander 3.

Les citoyens ne supportent plus de confier leur pouvoir à des représentants, et veulent tout faire par eux-mêmes. On ne respecte plus les représentants du peuple, l’autorité des vieillards.

La liberté cède la place à la licence. Bientôt, la situation devient insupportable et on fuit tout ce qui ressemble à la liberté en confiant le pouvoir à un despote qui rétablit l’ordre.

L’esprit d’égalité est aussi éloigné de l’esprit d’égalité extrême que le ciel de la terre.


L’aristocratie se corrompt lorsque les nobles n’observent plus les lois. Alors, on a un despotisme, et plusieurs despotes.

Une trop grande sécurité peut corrompre un gouvernement :

Il faut qu’une république redoute quelque chose. La crainte des Perses maintient les lois chez les Grecs. Chose singulière ! Plus ces Etats ont de sûreté, plus, comme des eaux trop tranquilles, ils sont sujets à se corrompre 4.


Une monarchie se corrompt lorsque le monarque veut gouverner seul, et qu’il supprime les corps intermédiaires ; ou encore lorsque l’honneur a été mis en contradiction avec les honneurs, et que l’on peut être à la fois couvert d’infamies et de dignités 5.

Le despotisme se corrompt lui sans cesse, parce qu’il est par nature corrompu.


On voit l’importance du principe d’un gouvernement. En effet, lorsque celui-ci se corrompt, les meilleures lois deviennent mauvaises et inadaptées.

La taille de la ville a aussi une importance dans le choix du gouvernement. Seule une république peut subsister dans une cité ; un despote ou un roi seraient renversés. Un état monarchique doit être de taille médiocre, tandis que les despotismes s’étendent sur des territoires démesurés.

De ce fait, agrandir ou diminuer la taille d’un pays peut provoquer un changement de son régime politique.

Livre IX

Pour pourvoir à leur sécurité, les républiques entrent en fédération. Les états despotiques eux pratiquent la politique de la terre brûlée en ravageant les frontières de leur royaume ; ces déserts empêchent une armée étrangère de pénétrer dans le territoire. Les monarchies elles édifient des places fortes.

Si les républiques et les monarchies font la guerre, les despotismes font des invasions.

Livre XI

Qu’est-ce que la liberté politique ? Ce n’est pas faire ce que l’on veut mais pouvoir faire ce que l’on doit vouloir, et n’être point contraint de faire ce que l’on ne doit pas vouloir <6.

Ou encore la liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent 7.

C’est dans ce livre de l'Esprit des Lois que Montesquieu développe sa célèbre théorie de la séparation des pouvoirs.

Il ne faut pas qu’une seule et même personne, ou qu’une seule et même institution ait les trois types de pouvoir dans un Etat : le pouvoir législatif, exécutif, et judiciaire. Sinon, il n’y aurait plus de liberté.

Le sentiment de sécurité est aussi une condition nécessaire de la liberté : La liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté [de manière à ce] qu’un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen 8.


Il faut donc une séparation des trois pouvoirs, principe que Montesquieu expose dans l’un des passages les plus célèbres de l’Esprit des Lois :

Lorsque dans la même personne la puissance législatrice est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté ; parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement. [...]

Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps des principes, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs : celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers 9.

C’est là une loi fondamentale du gouvernement qui a la liberté politique pour objet.

L’Angleterre est pour Montesquieu le pays qui s’approche le plus de ce type de gouvernement.

1 livre VI, chap.15, p.220
2 livre VI, chap.17, p.226
3 livre VIII, chap.2, p.257
4 livre VIII, chap.5, p.263
5 livre VIII, chap.7, p.265
6 livre XI, chap.3, p. 325
7 ibid.
8 livre XI, chap.6, p.327
9 ibid., p.328.