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couverture du livre l'Esprit des Lois de Montesquieu

Résumé du livre De l'Esprit des Lois (page 7)

Livre XII

Montesquieu, en tant que philosophe des Lumières, plaide pour la liberté de pensée :

Les discours sont si sujets à interprétation que la loi ne peut guère soumettre les paroles à une peine capitale […] La plupart du temps, [les paroles] ne signifient point par elles-mêmes, mais par le ton dont on les dit. Quelquefois, le silence exprime plus que tous les discours. Il n’y a rien de si équivoque que tout cela. Comment donc en faire un crime de lèse-majesté ?

Livre XIV

Montesquieu se penche ici sur les rapports que les lois entretiennent avec le physique d’un pays (son climat, son territoire, etc.)

Les mœurs d’un peuple dépendent en effet du climat dans lequel il vit, or comme les lois sont créées par des hommes caractérisés par de telles mœurs, et visent à encadrer ces mœurs, les lois dépendent indirectement du climat.

L’air froid a un effet physiologique : il ressert les fibres du cœur. De ce fait, on a plus de force dans les pays froids, alors que les pays chauds sont caractérisés par une faiblesse et une langueur générale.

A l’inverse, dans les pays froids, on aura peu de sensibilité pour les plaisirs ; […] dans les pays chauds, elle sera extrême 1.

Entre autres exemples, Montesquieu remarque qu’en Angleterre, le public des opéras reste calme, alors qu’en Italie, il est transporté.

Montesquieu multiplie les hypothèses sur les rapports du climat, de la physiologie et de la psychologie des peuples. Dans cette perspective, les mauvais législateurs sont ceux qui favorisent les vices du climat.

Livre XV

On trouve ici la célèbre dénonciation de Montesquieu de l’esclavage.

Celui-ci semble défendre l’esclavage, mais il faut savoir lire entre ces lignes pour en saisir l’ironie : elles constituent une critique cinglante de celui-ci.

Livre XVIII

Plus un pays est fertile, plus on demandera un despotisme, et de manière générale, le gouvernement d’un seul. En effet, les paysans veulent être protégés, par un pouvoir fort. A l’inverse, plus un terrain est stérile, plus on demandera une démocratie.

Les terrains plats sont favorables au despotisme, car on ne peut se défendre, se cacher. Les terrains montagneux sont favorables aux démocraties car on s’y défend plus facilement. C’est un type de terrain propice aux contre-pouvoirs.

La stérilité des terres rend les hommes guerriers et industrieux, tandis que la fertilité d’un pays donne avec l’aisance mollesse, et lâcheté.

Livre XIX

C’est dans ce livre que Montesquieu définit l’esprit général d’un peuple. C’est la résultante d’une multitude d’éléments :

Plusieurs choses gouvernent les hommes : le climat, la religion, les lois, les maximes du gouvernement, les exemples des choses passées, les mœurs, les manières ; d’où il se forme un esprit général qui en résulte 2.

L’un de ces éléments va prédominer chez un peuple, et influencer fortement l’esprit général de cette nation : A mesure que dans chaque nation, une de ces causes agit avec plus de force, les autres lui cèdent d’autant 3.

Montesquieu donne plusieurs exemples : La nature et le climat dominent presque seuls sur les sauvages ; les manières gouvernent les Chinois ; les lois tyrannisent le Japon ; les mœurs donnaient autrefois le ton dans Lacédémone ; les maximes du gouvernement et les mœurs anciennes le donnaient dans Rome 4.


Les lois ne doivent pas aller à l’encontre de l’esprit général d’une nation.

Par exemple, dans une nation frivole, il ne faut pas faire de lois contre le luxe.

En fait, il est aussi dangereux, et plus, de renverser l’esprit général que de changer une institution particulière 5.

Ou encore lorsqu’on veut changer les mœurs, il ne faut pas les changer par les lois : cela paraîtrait trop tyrannique ; il vaut mieux les changer par d’autres mœurs 6.

Ainsi Pierre 1er qui obligea ses sujets à se couper la barbe procéda tyranniquement. Il vaut mieux changer les mœurs par l’exemple.

Montesquieu insiste sur l’importance du climat sur les lois :

L’empire du climat est le premier de tous les empires 7.


Fin du premier tome

1 livre XIV, chap.2, p. 446
2 livre XIX, chap.4, p.567
3 ibid.
4 ibid.
5 livre XIX, chap.12, p.575
6 livre XIX, chap. 14, p. 577
7 ibid., p.578