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couverture du livre Essai sur l'entendement humain de Locke

Résumé de l'Essai sur l'entendement humain (page 6)


Pour résumer : c’est le nom qui fonde et scelle dans les idées mixtes cette union de plusieurs idées qui n’a aucun fondement dans la nature.

Les genres et les espèces n’ont donc pas une existence réelle dans les choses mêmes ou dans la nature mais sont un artifice de l’esprit pour exprimer plus aisément telle ou telle collection d’idées simples par un seul terme général.

Livre IV : de la connaissance

La connaissance porte sur nos idées, puisque c’est là le seul objet immédiat de l’esprit, dans toutes ses pensées et raisonnements.

La connaissance est la perception de la liaison et concordance, ou de la discordance et contradiction de deux idées.

Ainsi « le blanc n’est pas noir » : on voit la discordance de ces deux idées.


On peut identifier quatre types de concordance/discordance

- l’identité (ou différence) : l’idée concorde avec elle-même et se différencie des autres

- relation : l’idée est liée à une autre ou s’y oppose

- la coexistence : une idée coexiste avec une autre (par exemple, pour en former une autre, complexe)

- l’existence réelle : une idée concorde avec celle d’existence

Ces quatre sortes de concordance et de discordance selon moi contiennent toute la connaissance que l’on a ou que l’on peut avoir 1.

Car toutes les recherches qu’on peut faire tiennent en ceci : telle idée est ou n’est pas la même qu’une autre ; elle coexiste toujours ou non avec une autre dans la même chose ; elle a telle ou telle relation à une autre idée ; elle a une existence réelle en dehors de l’esprit 2.


Locke distingue dans l'Essai sur l'entendement humain trois degrés de connaissance.

La connaissance intuitive est la saisie immédiate de la concordance de deux idées. Ce genre de connaissance est le plus clair et le plus certain, ne laisse aucune place au doute.

Ainsi, sans elle nous ne saurions parvenir à aucune connaissance ou certitude3.

La connaissance démonstrative est à l’inverse, médiate ; l’esprit ne saisit pas immédiatement la concordance entre deux idées. Il a besoin d’utiliser la médiation d’autres idées, par le raisonnement.

Dans un bon raisonnement, chaque étape doit recevoir une garantie intuitive. On doit voir par intuition la bonne concordance des idées médiates que l’on utilise dans le raisonnement, et ce jusqu’à la conclusion.

Enfin, la connaissance sensitive représente le troisième degré de savoir.


Le problème qui apparaît est le suivant : si toute connaissance porte sur nos idées, et non sur les choses, comment savoir s’il existe des choses réelles, au fondement de ces idées ?

Locke répond par un exemple : la douleur quand on touche le feu montre que celui-ci n’est pas qu’une idée.


Notre connaissance est limitée, car chacun de ces trois degrés de connaissance le sont : nous n’avons pas d’intuition de toutes les idées ; nous ne pouvons trouver toutes les idées intermédiaires dans un raisonnement et la connaissance sensitive ne va pas plus loin que l’existence des choses effectivement présentes aux sens.

Voici par exemple deux questions indécidables : la matière peut-elle penser ? Qu’est-ce que l’âme ?


Pour Locke, l’algèbre montre que les idées de quantité sont capables de démonstration rigoureuse. Or il considère que les idées de qualité peuvent être également l’objet de telles démonstrations.

Ainsi pour Locke, la morale est démontrable. Cette démonstration peut se faire à partir des idées d’un Dieu existant et d’un homme comme être rationnel. Une fois développées, elles devraient nous procurer les fondements de nos devoirs et de nos règles d’actions. De ce fait, les critères du juste et de l’injuste pourraient être extraits par déductions nécessaires aussi incontestables que les déductions mathématiques :

Nos idées morales sont elles-mêmes des idées [complètes] aussi bien que les idées mathématiques donc toute la convenance ou la disconvenance que nous découvrirons entre elles produira une connaissance réelle, aussi bien que dans les figures mathématiques 4.

Pour résumer :

La connaissance des vérités morales est aussi capable d’une certitude réelle que celle des vérités mathématiques 5.

L’auteur donne un exemple de loi morale universelle : là où il n’y a pas de propriété, il n’y a pas d’injustice.


1 livre IV, 1, §7, p.429
2 ibid.
3 livre IV, II, §1, p.433
4 livre IV, 4, §6, p.467
5 ibid.