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couverture du livre l'Etre et le Néant de Sartre

Résumé de l'Etre et le Néant (page 3)


Pour Heidegger il existe de nombreuses attitudes humaines qui impliquent une compréhension du néant : la haine, la défense, le regret… L'angoisse apparaît quand l'homme découvre le néant comme phénomène.

Pour Heidegger, l’homme, ou plutôt la réalité humaine (le Dasein) surgit comme émergence de l’être dans le non-être, et d'autre part le monde est en suspens dans le néant : L'angoisse est la découverte de cette double et perpétuelle néantisation 1.


Néant et monde sont donc indissolublement liés : Le néant se donne comme ce par quoi le monde reçoit ses contours de monde. L'appréhension du monde comme monde est néantisante 2.

Si le néant est néant du monde, alors le néant porte l’être en son coeur. On rencontre à chaque instant au sein de l'être des petits lacs de non-être. Par exemple, quand je dis que Pierre n'est pas là, etc.

Le divertissement, l'absence, l'altération, la répulsion, le regret, etc. sont habités par la négation : ce sont des négatités.

Il y a un pullulement d'être ultra-mondains qui possèdent autant de réalité et d’efficience que les autres êtres, mais qui enferment en eux du non-être 3.

Il faut remarquer que le néant ne peut se néantiser que sur fond d'être : si du néant peut être donné, ce n'est ni avant ni après l’être, ni en dehors de l’être, mais c’est au sein même de l’être, en son coeur, comme un ver 4.

Ainsi si la négation n'existait pas, aucune question ne saurait être posée, en particulier celle de l’être. Cette négation nous a renvoyé au néant comme son origine et son fondement. On s'est aperçu qu'on ne pouvait concevoir le néant en dehors de l’être. […] Mais ce néant intra-mondain, l’être en soi ne pourrait le produire : la notion d'être comme pleine positivité ne contient pas le néant comme une de ses structures 5.


C’est comme on l’a vu l’être pour soi, la conscience humaine, qui crée le néant. C’est ici que Sartre le montre, dans une démonstration qui synthétise tout ce qui précède.

Tout d’abord, il faut remarquer que le néant n'est pas, le néant « est été » ; le néant ne se néantise pas, le néant est néantisé 6. Il doit donc exister un être qui ne saurait être l’En soi et qui a pour propriété de néantiser le néant, de le supporter de son être, un être par quoi le néant vient aux choses 7.

Ensuite, on vient de voir que c'est la question qui introduit le néant dans le monde :

En tant que le questionneur doit pouvoir opérer par rapport au questionné une sorte de recul néantisant, il échappe à l'ordre causal du monde, il se désenglue de l’être 8.

Il y a donc un double mouvement de néantisation dans la question : le questionneur néantise le questionné par rapport à lui, en le plaçant dans un état neutre, entre l'être le non-être et il se néantise lui-même par rapport au questionné en s'arrachant à l’être pour pouvoir sortir de soi la possibilité d’un non être 9.

Enfin, puisque la question émane d'un questionneur, l'homme se présente donc comme un être qui fait éclore le néant dans le monde 10 ou encore l'homme est l’être par qui le néant vient au monde 11.


Ce trait n’est pas anodin. Cela révèle quelque chose de très important en l’homme : sa liberté.

La question devient en effet : Que doit être l'homme en son être pour que par lui le néant vienne à l’être 12 ?


L'homme ne peut anéantir la masse d'être qu’est le monde. Ce qu'il peut modifier, c'est son rapport avec cet être :

Cette possibilité pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l'isole, Descartes, après les stoïciens, lui a donné un nom : c'est la liberté 13.

1 I, 4, p.52
2 ibid.
3 ibid., p.56
4 ibid.
5 I, 5, p.56
6 ibid., p.57
7 ibid.
8 ibid., p.58
9 ibid.
10 ibid.
11 ibid.,
12 ibid.,
13 ibid.