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drapeau anglais couverture du livre l'Etre et le Néant de Sartre

Résumé de l'Etre et le Néant (page 5)


Mais il ne peut rien contre l’évidence de la liberté 1. Fuir sa liberté et l’angoisse, c’est être de mauvaise foi.


Qu’est-ce que la mauvaise foi ?


L’homme peut prendre des attitudes négatives vis-à-vis du monde et de soi : l’ironie, le ressentiment, etc. Dans la mauvaise foi, la conscience, au lieu de diriger sa négation vers le dehors, la tourne vers elle-même.

La mauvaise foi se distingue fondamentalement du mensonge, si le menteur ment à son interlocuteur, l’homme de mauvaise foi se ment à lui-même. C’est là un paradoxe :

Celui à qui l’on ment et celui qui ment sont une seule et même personne, ce qui signifie que je dois savoir, en tant que trompeur, la vérité qui m’est masquée en tant que je suis trompé.

Plus synthétiquement : Je dois savoir cette vérité pour me la cacher.


Sartre donne quelques exemples célèbres, dont celui de la femme qui abandonne sa main à celui qui la courtise, en niant le sens sexuel de cet abandon. Ou celui du garçon de café, qui joue à être garçon de café, en prenant les attitudes typiques de ce métier. Dans les deux cas, cela revient à s’affirmer comme chose, comme être en soi, et non comme conscience libre.

Comment est-ce possible de se mentir à soi-même ?

En fait la mauvaise foi est possible parce que je ne suis pas ce que je suis (ou je suis sur le mode d’être du n’être pas ce que je suis), du fait de ma liberté, qui m’empêche de me figer comme une simple chose dans une identité. Par exemple, on n’est pas triste, on se fait triste : Si j’étais triste, ou lâche, à la manière dont cet encrier est encrier, la possibilité de la mauvaise foi ne saurait même être conçue.


A la lumière de ces résultats, Sartre propose d’ aborder à présent l’étude ontologique de la conscience.

2nde partie : l’Etre pour soi

Comment analyser la conscience ? Comment procéder ?

Sartre, à la suite d’une brève analyse comparative, montre qu’il faut partir du cogito (contre Heidegger), et en sortir (contre Descartes et Husserl, qui s’y sont enfermés).

Sartre rappelle les résultats obtenus lors du chapitre précédent : à l’inverse de l’être en soi massif, plein de lui-même […] sans le moindre vide, la moindre fissure par où se pourrait glisser le néant, la conscience au contraire est une décompression d’être, puisqu’elle ne peut pas coïncider avec elle-même.

Néanmoins, le pour soi est. C’est là l’occasion pour Sartre de définir la facticité de la conscience.

L’homme apparaît dans une condition qu’il n’a pas choisie, par exemple bourgeois, français, en 1942, etc. : Il est en tant qu’il est jeté dans un monde, délaissé dans une situation contingente, parce que non choisie.

La facticité est donc cette contingence perpétuellement évanescente de l’en soi qui hante le pour-soi et le rattache à l’être-en-soi sans jamais se laisser saisir.


Le désir n’est rien d’autre que la tentative du pour soi de devenir en soi : Le désir est manque d’être. Ainsi, cet être perpétuellement absent qui hante le pour-soi, c’est lui-même, figé en en-soi. C’est l’impossible synthèse du pour-soi et de l’en-soi.

Seul Dieu réalise, pour lui-même, cette synthèse.

L’homme est par nature malheureux, car il est perpétuellement hanté par une totalité qu’il est sans pouvoir l’être, puisqu’il ne pourrait atteindre l’en-soi sans se perdre comme pour-soi.

Le possible, de même que le néant, n’est pas inclus originellement dans l’être en soi, mais c’est la conscience qui le fait surgir.

1 Les références exactes des citations sont disponibles dans le livre Philosophie 2.0