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Résumé de la Critique de la Raison pure (page 12)
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Les choses sont spatio-temporalisées, et c’est ce qui nous permet d’en avoir une expérience, mais ce faisant, ce qu’elles sont en soi nous est à jamais inaccessible, puisque irrémédiablement modifié.
De ce fait si nous supprimions par la pensée notre subjectivité ou même seulement la constitution subjective des sens en général, toutes les propriétés, tous les rapports des objets dans l’espace et le temps, l’espace et le temps eux-mêmes disparaîtraient et ne peuvent, comme phénomènes, exister en soi, mais seulement en nous
1.
Avec Kant, la chose en soi devient inconnaissable :
Quant à ce qui pourrait être tenu pour une caractéristique des objets en eux-mêmes et abstraction faite de toute cette réceptivité de notre sensibilité, cela nous reste entièrement inconnu.
[Et même si nous pouvions] faire accéder notre intuition au suprême degré de clarté, nous ne nous en approcherions pas plus près de la nature des objets en soi. Car nous ne connaîtrions complètement, en tout état de cause, que notre mode d’intuition, c’est-à-dire notre sensibilité, […] soumise aux conditions d’espace et de temps qui sont attachées originairement au sujet ; ce que peuvent être les objets en eux-mêmes, nous ne saurions quoi qu’il en soit jamais le connaître par la connaissance parvenant à la plus grande clarté sur le phénomène, laquelle seule nous est donnée.
Nous ne pouvons pas connaître les choses en soi, seulement les phénomènes. Attention, cela ne veut pas dire que ce que nous connaissons ne soit qu’illusion. Ce serait un contresens majeur !
Tout d’abord, le phénomène est lié à la chose en soi, il représente celle-ci, certes déformée, mais il conserve un certain lien à celle-ci.
D’autre part, nous pouvons tout connaître de ce qui relève du phénomène. Est circonscrit un champ, le champ phénoménal, que l’on peut explorer, et que l’on peut découvrir en sa vérité. Il faudra simplement se souvenir alors que les vérités découvertes sont phénoménales, et ne portent pas sur la chose en soi.
Enfin, le fait que notre pouvoir de connaître a une certaine forme fonde le caractère universel et nécessaire des jugements a priori qui se portent sur ceux-ci (comme les jugements mathématiques). Ainsi, on est assuré de la vérité des jugements géométriques, en tant qu’ils se portent sur cette forme de l’intuition pure qu’est l’espace.
On comprend à présent mieux certaines allusions de la Préface. Par exemple, le passage suivant de la Préface à la 2nde édition :
Jusqu’ici, on admettait que toute notre connaissance devait se régler d’après les objets […]. Que l’on fasse donc une fois l’essai de voir si nous ne réussirions pas mieux, dans les problèmes de métaphysique, dès lors que nous admettrions que les objets doivent se régler d’après notre connaissance.
Nous comprenons en effet à présent pourquoi Kant dit que les objets se règlent sur notre connaissance : cela vient du fait qu’ils doivent se plier à la forme de notre entendement, l’espace-temps, pour pouvoir être perçus, et être objets d’une expérience.
Ce serait en effet un miracle que notre pouvoir de connaissance soit ainsi fait qu’il puisse se plier de manière à saisir dans leur vérité les choses en soi.
D’autre part, c’est là l’unique possibilité qui explique l’énigme du fait que nous ayons des connaissances a priori (comme en mathématiques). C’est une énigme, car comment pouvons-nous savoir quelque chose sans en avoir fait l’expérience ? La réponse est simple : nous avons des connaissances a priori parce que nous avons des formes a priori de la sensibilité et de l’entendement.
Quelles sont d’ailleurs les formes a priori de l’entendement ? Le moment est venu de passer à la Logique transcendantale.
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1 Les références des citations sont disponibles dans l'ouvrage Kant : lecture suivie